Une entreprise marocaine fait fleurir le désert
Sand to Green commence la révolution agricole dans le désert. Wissal Ben Moussa, son co-fondateur et directeur de l’Agriculture, explique à CNN que cette startup marocaine est capable de transformer une parcelle de désert en une plantation durable et rentable en cinq ans. « La désertification est aujourd’hui l’avenir de nombreux pays. Notre solution est d’utiliser l’agroforesterie pour créer un nouveau type d’agriculture durable et capable de résister au changement climatique », ajoute-t-elle, soulignant que le système peut être déployé n’importe où à proximité d’une source d’eau. de l’eau saumâtre, que la startup dessale grâce à la technologie solaire. Une variété d’arbres fruitiers et d’herbes aromatiques sont ensuite plantés dans le même espace – une pratique connue sous le nom de culture intercalaire. Le système permet l’irrigation goutte à goutte de leurs racines directement avec de l’eau dessalée, afin de minimiser l’évaporation.
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Sand to Green utilise ce qu’elle appelle « l’engrais vert », un mélange qui comprend du compost, du biochar – une forme de charbon de bois qui peut aider les sols arides à retenir l’eau – et des micro-organismes qui aident le sol à « se réveiller », pour régénérer le sol. Cette technique permet à certaines herbes d’être prêtes à être récoltées après seulement deux ans. La startup a testé diverses plantes à la recherche des plus performantes dans le cadre d’un essai de cinq hectares (phase pilote) réalisé dans le sud du Maroc depuis 2017. « Mes trois arbres préférés sont le caroubier, le figuier et le grenadier, explique Ben Moussa. Ils sont endémiques dans les régions où nous souhaitons nous déployer, ont une forte valeur ajoutée en termes de produit, mais ils sont aussi très résistants. »
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Aujourd’hui, Sand to Green travaille à l’extension d’un site d’essai commercial de 20 hectares, également dans le sud du Maroc. Un projet qui nécessite un financement d’environ 450 000 euros (475 000 dollars) et pourrait rapporter des bénéfices financiers au bout de cinq ans environ. « Avec ce système, nous créons de la biodiversité, ce qui signifie de meilleurs sols, des cultures plus saines et un meilleur rendement. Notre plantation peut générer 1,5 fois plus de rendement et donc plus de revenus qu’une plantation en monoculture sur la même superficie », assure le patron de la startup, précisant qu’une fois commercialisée, chaque terre sera divisée en plantations qui constitueront un « investissement vert ».
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Des techniques qui font la fierté de Sand to Green. La startup assure que ses techniques pourraient être utilisées dans des pays comme la Mauritanie, le Sénégal, la Namibie, l’Égypte, la péninsule arabique, certaines parties des États-Unis et la côte mexicaine. « Nous pouvons aller n’importe où dans le monde à condition d’avoir accès à de l’eau saumâtre. (…) La bonne nouvelle, c’est qu’il y en a beaucoup le long des zones côtières», estime Ben Moussa.