Taxe ou interdiction ? Le dilemme marocain sur la consommation d’alcool
L’augmentation des taxes sur les boissons alcoolisées ne fait pas l’unanimité au parlement marocain. Si certains députés y sont favorables, d’autres rejettent cette mesure, réclamant plutôt une interdiction de la consommation d’alcool.
Les députés du Parti de la justice et du développement (PJD) sont favorables à une augmentation des taxes sur tous les types d’alcool. D’autres réclament au contraire des mesures d’interdiction de l’alcool et des cigarettes, comme le font déjà certains pays, soulignant que la consommation croissante de ces produits menace la santé publique et « représente une charge pour le budget de l’État ».
Lire : Maroc : l’alcool coûtera (beaucoup) plus cher
Dans le cadre de la mobilisation de recettes supplémentaires pour le budget général de l’État, le gouvernement marocain envisage d’augmenter le montant de la taxe intérieure de consommation appliquée aux vins, bières et spiritueux. Le projet de loi de finances (PLF) 2024 prévoit une augmentation de 850 à 1.500 dirhams par hectolitre pour les vins et liqueurs et de 1.150 à 2.000 dirhams par hectolitre pour les bières. Le document prévoit également une augmentation de 18 000 à 30 000 dirhams par hectolitre pour l’alcool pur utilisé pour fabriquer des eaux-de-vie, des liqueurs, des apéritifs, etc.
La commercialisation de l’alcool rapporte depuis plusieurs années de gros profits à l’État marocain. En 2021, les revenus issus de la vente d’alcool ont augmenté de près de 400 millions de dirhams.