Une rivalité historique amplifiée par la question du Sahara
Le conflit du Sahara cristallise les tensions entre le Maroc et l’Algérie. Cette ancienne colonie espagnole est une source majeure de discorde entre les deux pays. Alors que le mouvement indépendantiste, soutenu par l’Algérie, défend le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui depuis 1976, le Maroc, de son côté, propose un plan d’autonomie pour ce territoire qu’il considère sous sa souveraineté, relaye Atlantique.
Sur cette question du Sahara, de nouveaux facteurs pourraient contribuer à l’exacerbation des tensions entre le Maroc et l’Algérie. Tout d’abord, la course aux armements dans laquelle sont engagés les deux pays. En 2022, l’Algérie et le Maroc représentaient à eux seuls 74 % des dépenses militaires de l’Afrique du Nord, selon les chiffres de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm. Depuis 2005, le Maroc a doublé son budget militaire, consacré principalement à l’achat d’armes avancées et de drones aux États-Unis et à Israël, ses alliés privilégiés, mais aussi à la Turquie et à la Chine. Certains de ces drones ont déjà été utilisés contre le Polisario.
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Ensuite, la stratégie diplomatique algérienne pour amener d’autres pays à rejoindre la cause sahraouie. Le pays devrait profiter de son mandat de membre temporaire du Conseil de sécurité de l’ONU en 2024 pour remettre la question du Sahara à l’ordre du jour. Par ailleurs, l’Algérie pourrait également profiter de sa position de fournisseur potentiel de gaz à l’Europe après la crise russo-ukrainienne pour convaincre certains pays européens de soutenir le Polisario.
De son côté, le Maroc continue de faire pression sur d’autres pays comme la France pour qu’ils reconnaissent sa souveraineté sur le Sahara. Après les États-Unis en décembre 2020, en échange de la signature des accords d’Abraham, l’Allemagne, l’Espagne et récemment Israël ont officiellement reconnu la marocanité du Sahara. A ce jour, plus d’une vingtaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient ont déjà ouvert des représentations diplomatiques au Sahara marocain, reconnaissant tacitement la souveraineté du Maroc sur ce territoire. Par ailleurs, une intensification des affrontements au Sahara ne peut être exclue.