Alerte sur l’augmentation du nombre de cas de méningite en France post Covid
La France connaît un « rebond sans précédent » des cas de méningite.
Alors que 298 cas ont été enregistrés entre janvier et septembre 2019, 421 cas ont déjà été enregistrés entre janvier et septembre 2023.
Cela représente une augmentation de 40% “même si nous n’avons pas atteint le pic hivernal”, précise l’Institut Pasteur, centre réputé de recherche biomédicale. Il appelle à un changement dans la stratégie de vaccination pour inclure les adolescents les plus à risque.
La fin des mesures sanitaires mises en place face au Covid-19 est citée comme une des causes de ce regain dans une étude publiée le 14 novembre.
Raison de la résurgence
Durant la pandémie de Covid-19, les mesures barrières telles que le port du masque et la distanciation physique ont eu un effet positif sur le nombre d’infections respiratoires : les infections à méningocoques à méningocoque ont chuté de plus de 75 % en 2020 et 2021.
Cependant, lorsque les mesures de protection ont été assouplies à la fin de la pandémie, « les bactéries de la méningite sont rapidement revenues, étant donné une population qui n’avait pas été en contact avec elles depuis longtemps », a déclaré Muhamed-Kheir Taha, co-auteur principal de l’étude et responsable de l’étude. de l’Unité des Infections Bactériennes Invasives et du Centre National de Référence des Méningocoques de l’Institut Pasteur.
Parallèlement à une diminution de l’immunité générale due à un manque d’exposition à la bactérie, on a également constaté une baisse de 20 % des vaccinations contre le méningocoque C lors du premier confinement.
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Prochaines étapes à suivre
Après avoir consulté la base de données du Centre national de référence des méningocoques qui recense tous les cas de méningites à méningocoques en France depuis 1980, l’Institut Pasteur demande que le vaccin soit étendu aux adolescents, désormais particulièrement touchés.
Alors que la majorité des nouveaux cas signalés sont liés à des groupes de méningocoques qui étaient moins courants avant la pandémie, il existe une nouvelle souche de méningite qui est plus fréquemment observée chez les 16-24 ans.
Les résultats de cette étude “devraient permettre d’adapter la stratégie vaccinale contre cette maladie mortelle”, a indiqué l’Institut Pasteur, dont les chercheurs sont actuellement en discussion avec la Haute Autorité de Santé pour étendre le vaccin ciblant les groupes méningococciques A, C, Y et W. aux adolescents.
Quatre groupes de vaccination
Actuellement en France, la vaccination contre la méningococcie du groupe C est obligatoire pour tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018, tandis que la vaccination contre la méningococcie du groupe B est seulement recommandée.
Contrairement à certains pays comme le Royaume-Uni, il n’existe pas de recommandation pour la population générale contre les groupes Y et W. Or, depuis la fin de la pandémie de Covid-19, ce sont ces dernières souches qui sont responsables de la plupart des cas de méningite.
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Source de préoccupation
Selon l’Institut Pasteur, cette résurgence des méningites pourrait bien s’accentuer dans les prochains mois avec l’épidémie de grippe saisonnière. “Le virus de la grippe crée des conditions favorables au développement des bactéries méningococciques”, prévient l’institut.
De plus, les grands rassemblements sont propices à la contamination et à la propagation des méningites à méningocoques notamment.
« N’oublions pas que sans traitement, la méningite bactérienne est mortelle à près de 100 % et même correctement traitée, le taux de mortalité reste de 10 %.
« Cela souligne l’importance de la prévention vaccinale », conclut M. Taha.
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