10 mesures clés adoptées dans le nouveau budget de la santé en France
Le Parlement français a officiellement adopté son budget de la santé pour 2024, comprenant des mesures visant à plafonner les dépenses, à remédier à la pénurie de médicaments et à limiter la fraude à la sécurité sociale.
Le budget de la Sécurité socialeparfois abrégé en budget « Sécu », a été adopté le 4 décembre après que l'Assemblée nationale a rejeté une motion de censure contre le gouvernement après que la Première ministre Elisabeth Borne ait de nouveau utilisé l'article controversé 49.3 pour faire adopter le projet de loi.
Lire la suite : Qu'est-ce que l'article 49.3 de la France ?
Il y a 113 articles au total, mais les principales mesures comprennent des contrôles plus stricts sur les arrêts maladie et la fraude à la sécurité sociale, et la possibilité pour les pharmaciens de délivrer des médicaments pilule par pilule (plutôt que des boîtes entières) en cas de pénurie.
Voici les 10 mesures et objectifs clés.
1. Des économies de 3,5 milliards d’euros
Le gouvernement prévoit d'économiser des milliards dans le secteur de la santé, dont 600 millions d'euros sur les dépenses hospitalières, 1,3 milliard d'euros sur les produits de santé et le prix des médicaments, 300 millions d'euros sur les soins ambulatoires (notamment sur les laboratoires d'analyses) et 1,25 milliard d'euros sur la « formation des professionnels ». et des patients plus responsables », ou « autonomes ».
Malgré cela, les dépenses d’assurance maladie devraient encore représenter 8,7 % du PIB en 2024, contre 8,2 % avant la crise sanitaire du Covid-19.
2. Davantage de mesures contre la fraude à la sécurité sociale
Sur la liste du gouvernement figure également la « sous-déclaration » du chiffre d'affaires des micro-entrepreneurs employés par les plateformes numériques.
Cela équivaudrait à une perte de revenus estimée à 800 millions d’euros. D’ici 2027, les plateformes devront déduire directement ces contributions, a indiqué le gouvernement. Le projet de loi introduira également les délits d'« incitation à la fraude sociale » ainsi que de « promotion et facilitation de la fraude ».
3. Délivrance d’un comprimé unique en cas de pénurie
En cas de pénurie d’un médicament, les pharmaciens peuvent être tenus de délivrer une dose unique ou des quantités spécifiques de comprimés d’un médicament. Les pharmaciens devront délivrer « la quantité appropriée » selon l'ordonnance du patient, plutôt qu'une boîte entière.
Le gouvernement peut également rendre obligatoire la réalisation d'un test rapide d'orientation diagnostique (TROD, test de diagnostic rapide) lors de la délivrance de certains antibiotiques, afin de garantir que les antibiotiques ne soient prescrits que lorsque cela est approprié.
D'un autre côté, les tests signifieront également que les pharmaciens pourront rechercher des problèmes tels que l'angine streptococcique et la cystite, et délivrer des antibiotiques pour ces affections sans prescription médicale.
Lire la suite : Pénuries de 4 000 médicaments en France ; quel risque pour cet hiver ?
4. Des contrôles plus stricts sur les arrêts maladie
Des règles plus strictes en matière d'arrêt de maladie signifieront que les entreprises auront le pouvoir de désigner leur propre médecin examinateur, qui sera autorisé à suspendre le paiement des prestations au patient en arrêt de maladie s'il estime que l'absence est injustifiée. L'Assurance maladie peut également procéder à un contre-examen.
Les arrêts maladie signés par téléconsultation (appel vidéo) seront limités à trois jours consécutifs, à l'exception de ceux prescrits par le médecin traitant de l'entreprise.
Lire la suite : Les médecins critiqués à cause du nombre de jours de maladie qu'ils accordent aux travailleurs français
5. « Statut temporaire » pour le cannabis thérapeutique
Le cannabis thérapeutique – le cannabis utilisé pour aider à traiter des problèmes de santé, tels que la douleur chronique – a obtenu un « statut temporaire » pour cinq ans, en attendant une décision des autorités européennes concernant son autorisation de mise sur le marché.
Certains pays européens ont déjà autorisé le cannabis médical pour calmer la douleur et l’anxiété de certains patients. Mais il n’était auparavant autorisé en France que dans le cadre d’une expérimentation qui devait s’achever le 26 mars 2024.
Lire la suite : Le cannabis médical obtient le feu vert pour soulager la douleur dans les hôpitaux français
6. Un recours plus répandu au transport médicalisé partagé
Le nouveau projet de loi prévoit que les patients qui refuseront de partager un service de transport sanitaire (véhicule médicalisé léger ou taxi agréé) avec un autre patient sans raison médicale valable devront payer d'avance.
Ils ne seront également remboursés que sur la base du prix d’un transport partagé, plutôt que d’une prestation solo.
7. Différentes sources de financement des hôpitaux
Le nouveau budget devrait introduire deux nouvelles méthodes de financement pour les hôpitaux. L'une sera basée sur des « objectifs de santé publique » et l'autre sur des « missions spécifiques » (non encore révélées).
Cette réforme ne commencera à s’appliquer pleinement qu’à partir du 1er janvier 2025.
8. Séances d'activité physique remboursées pour les patients atteints de cancer
Les patients atteints de cancer bénéficieront de séances d’activité physique remboursées pour les aider à soutenir leur parcours thérapeutique. Le projet sera testé dans un premier temps pendant deux ans, à titre expérimental.
9. Sous-vêtements et coupes menstruelles remboursés
Les protections hygiéniques réutilisables (culottes menstruelles et coupes menstruelles) seront désormais remboursées pour les femmes de moins de 26 ans, et toutes les femmes couvertes par le dispositif Complémentaire santé solidaire.
Les préservatifs seront également gratuits pour toutes les personnes assurées de moins de 26 ans.
10. Dépistage systématique des femmes enceintes
Les femmes enceintes seront désormais systématiquement soumises à un dépistage du cytomégalovirus (CMV). Il s'agit d'un virus pouvant affecter le développement du fœtus.
À cela s'ajoute l'expérimentation sur trois ans d'un parcours de soins dédié à la dépression post-partum – une pathologie grave pouvant aller du « baby blues » à la psychose sévère -.
Articles Liés
Le budget de la santé de la France pour 2024 : qu'est-ce qui pourrait changer pour vous ?
Plus de taxes sur l'alcool, d'indemnités de maladie : que va changer le budget 2024 ?
Les séances de sport seront-elles remboursables dans toute la France ?