Le Soudan suspend son adhésion au bloc régional de l'IGAD pour « violation de la souveraineté »
Le gouvernement du Soudan a déclaré au bloc économique régional IGAD qu'il suspendait son adhésion à l'organisation d'Afrique de l'Est en raison d'un communiqué qui, selon Khartoum, compromet sa souveraineté.
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La semaine dernière, Khartoum avait déjà annoncé qu'il gelait ses relations avec l'IGAD pour avoir invité le chef paramilitaire Mohamed Hamdan Daglo – en guerre avec le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan depuis neuf mois – à un sommet en Ouganda pour discuter du conflit soudanais.
Selon l'agence humanitaire des Nations Unies OCHA, le Soudan « est confronté à l'une des crises les plus rapides au monde », avec plus de 7,4 millions de personnes déplacées et plus de la moitié de la population ayant besoin d'une aide humanitaire.
Le groupe d’analystes du Armed Conflict Location & Event Data Project estime le nombre de morts à plus de 13 000.
#Soudan doit réévaluer en suspendant son adhésion à #IGAD. La réforme au sein des organismes multilatéraux est impérative, comme le préconisent constamment les #Érythrée et autres SEP de notre région.
Le nouveau traité de l’IGAD reflète une réponse à cet appel collectif, soulignant le rôle vital de l’IGAD…– Nuur Mohamud Sheekh (@NuursViews) 20 janvier 2024
L’IGAD ouverte à la médiation
Dans un communiqué publié samedi, le ministère soudanais des Affaires étrangères a indiqué qu'une lettre avait été envoyée au président de Djibouti Ismail Omar Guelleho, actuel président du bloc, “pour l'informer de la décision du gouvernement soudanais de suspendre son adhésion à cette organisation”.
Lors d'un sommet jeudi, l'IGAD a réitéré son appel à « un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » dans la « guerre injuste qui affecte le peuple » du Soudan.
Le bloc s'est également dit “prêt à offrir ses bons offices pour faciliter un processus de paix global” et a de nouveau appelé à une réunion face-à-face entre les deux parties.
Un communiqué final de l'assemblée extraordinaire a donné aux généraux deux semaines pour se réunir.
Burhan, du Soudan, accuse le bloc de « violer la souveraineté »
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a déclaré que c'était ce point, inscrit à l'ordre du jour sans l'approbation du Soudan, qui l'avait conduit à suspendre son adhésion.
Le ministère a également accusé le communiqué de l'IGAD de violer la souveraineté du Soudan et de « blesser les sentiments des victimes des atrocités des milices rebelles », en référence aux Forces de soutien rapide (RSF) de Daglo.
Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones résidentielles, de torture et de détention arbitraire de civils.
Les RSF ont également été accusées de massacres à motivation ethnique, de pillages et de viols généralisés.
De son côté, l’IGAD – parallèlement aux États-Unis et à l’Arabie Saoudite – a tenté à plusieurs reprises de servir de médiateur entre les deux généraux en guerre, mais en vain.