la double peine de la loi et « Hchouma »
Être mère célibataire est considéré comme un crime au Maroc. Jeanne (pseudonyme), une jeune Congolaise de 20 ans, a vécu une amère expérience à son arrivée au royaume lorsqu'elle est tombée enceinte suite à un viol. “C'était horrible, ils ne me touchaient pas, comme si je sentais mauvais”, confie-t-elle à EFEaprès avoir passé une journée à l'hôpital de Nador.
Les relations hors mariage sont punies par la loi marocaine et, de ce fait, une femme qui tombe enceinte sans être légalement mariée risque une peine de un à 12 mois de prison. Les féministes marocaines réclament la suppression de ce délit dans la réforme du Code pénal et du Code de la famille en cours dans le royaume.
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L'association « 100% Mamans de Tanger » accompagne ces mères célibataires à qui elle propose un logement et les aide à trouver un emploi et à prendre confiance en elles. Kaoutar en fait partie. La jeune Marocaine, âgée de 19 ans en 2016, est tombée enceinte de son petit ami. Mais cette dernière n’a pas reconnu la grossesse. Elle a finalement accouché seule à l'hôpital de Tanger.
Outre la privation de liberté, les mères célibataires sont marginalisées et leurs enfants sont les plus touchés par cette discrimination. Certains sont abandonnés, tandis que d'autres ne sont pas enregistrés à la naissance. D’autres voient les mots « Bint zina » ou enfant d’une « zina » (relation non conjugale) inscrits sur leurs documents d’identité.