un adolescent marocain poignardé à mort, quatre personnes incarcérées
Le décès de Zakaria, 15 ans, est survenu dans la nuit du mardi 9 avril au mercredi 10 avril 2024 au quartier de la Monnaie. Un père de 59 ans et ses deux fils considérés comme les principaux suspects, ainsi que son gendre, ont été interpellés. Après leur placement en garde à vue jeudi, l'enquête sur la mort de l'adolescent marocain requalifié en meurtre avec préméditation se poursuit. Le fils du presque sexagénaire, âgé de 26 ans, a été mis en examen pour meurtre (meurtre avec préméditation). Soupçonné d'être l'auteur du coup mortel, il a affirmé avoir frappé “au hasard”. Son père « à l'origine de l'expédition punitive » est mis en examen pour complicité d'assassinat. Selon son avocat, Ivan Flaud, cet ancien technicien de maintenance “jamais condamné de sa vie”, s'était rendu au quartier de la Monnaie “pour mettre fin au harcèlement scolaire dont un autre de ses fils, plus jeune, a été victime”, ” sans aucune intention belliqueuse ». Mis en examen pour violences volontaires avec préméditation, le fils de 16 ans, « qui a accepté de frapper, à la demande du père », aurait eu un « conflit violent et filmé » avec un jeune de son âge. Voulant se venger, il s'est rendu mardi soir au quartier de la Monnaie en compagnie de membres de sa famille. L'autre individu impliqué dans cette affaire est le gendre du père, un homme de 27 ans. Il « conduisait le véhicule conduisant les trois hommes au quartier de la Monnaie et qui a participé à leur évasion ». Mis en examen pour complicité d'assassinat, il reconnaît sa participation à l'expédition. Tous ont ensuite été placés en garde à vue.
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Le malheur de Zakaria, c'est d'avoir tenté de séparer des jeunes qui se disputaient. « Les gars se sont disputés, mon fils voulait les séparer, c'est tout. (…) Et du coup l'autre a planté un couteau. C'est terrible, c'est trop pour moi”, a décrit Driss, le père de la victime, à RTL, décrivant « un type sympa » en contrat d’apprentissage dans le BTP. Dans une déclaration à Figaro, le peintre en bâtiment de 49 ans, père de quatre autres enfants, a également assuré que son fils était « innocent », qu'il « n'était pas impliqué dans un trafic de drogue ». Par ailleurs, le drame n’était « pas un règlement de comptes ». Selon ses explications, son fils «n'était plus à la Monnaie tous les jours depuis longtemps», car il travaille dans une entreprise de construction «à la frontière suisse». “S'il y gardait encore quelques amis, il n'a rien à voir avec cette dispute”, a-t-il presque souligné. L'autopsie confirme la piste criminelle. Elle ne présentait “aucune trace de défense ou de lutte”, mais “une blessure unique et unique compatible avec l'entrée d'une arme blanche” qui était enfouie “à environ 20 centimètres dans le corps de la victime”, a précisé le procureur.
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Vendredi matin, la cagnotte lancée à la demande de la famille de Zakaria « pour financer les « frais funéraires » a atteint plus de 3.200 euros. Selon son père, les obsèques auront lieu au Maroc. « Ensemble, nous pouvons apporter un peu de réconfort à cette famille dans cette situation. période sombre », dit-on dans la description. La mort de l'adolescent marocain sème l'émotion et la consternation. « C'est une famille calme, discrète, sans chichi. Leur fils a été intégré, apprenti dans le bâtiment. n'a rien à voir avec une histoire de trafiquant de drogue », a également décrit Kader, un père qui connaissait les proches de Zakaria, au Parisien. Un ami de Zakaria a également assuré : L'adolescent « a toujours essayé de résoudre les problèmes, n'a pas cherché la bagarre ». La victime était « un jeune tout à fait ordinaire », a confirmé la maire Marie-Hélène Thoraval. L'édile déplore “un nouveau coup dur pour la ville”. En novembre dernier, Thomas, lycéen de 16 ans, avait été mortellement blessé à l'issue d'un bal villageois à Crépol, à une vingtaine de kilomètres de Romans-sur-Isère. Parmi les individus mis en examen pour « homicide volontaire en bande organisée » figurent des jeunes de la Cité de la Monnaie.