Les prix de la viande rouge s'envolent, les consommateurs râlent
Hicham Jouabri, secrétaire régional des négociants en gros de viande rouge à Casablanca, interrogé par Al3omk, pointe la succession de sécheresses comme l'un des principaux facteurs de cette hausse. La rareté des pâturages a entraîné une augmentation du coût de l’alimentation du bétail, rendant l’élevage plus coûteux. Face à cette situation, de nombreux éleveurs ont été contraints de se débarrasser de leurs animaux, réduisant encore davantage l'offre sur le marché.
L'importation de viandes rouges, qui pourrait contribuer à atténuer la pression sur les prix, se heurte à des obstacles importants, notamment réglementaires. Le cahier des charges strict imposé par l'Office national de sécurité sanitaire (ONSSA) dissuade certains fournisseurs étrangers, qui considèrent le Maroc comme une destination peu attractive.
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« Le cahier des charges de l'ONSSA impose des analyses strictes, ce qui incite les pays exportateurs à privilégier d'autres marchés », explique Jouabri.
Par ailleurs, il dénonce l'existence de pratiques opaques au sein de la Direction de la production et des chaînes de production du ministère de l'Agriculture. Selon lui, certains individus restreignent l'accès aux importations aux seuls intermédiaires, spéculateurs et abattoirs privés agréés, créant ainsi un monopole qui encourage la hausse des prix.
Abdelhak Boutchich, président de l'Association nationale des techniciens de l'élevage, met en avant un autre facteur : le déséquilibre entre l'offre et la demande. La demande soutenue de viande rouge, combinée à un cheptel national en baisse constante, contribue à la flambée des prix.
« L'abattage massif de jeunes animaux et de moutons par certains abattoirs affecte négativement la reproduction du troupeau, ce qui limite encore l'offre », souligne Boutchich.
Face à cette situation complexe, les acteurs de la filière réclament des mesures urgentes pour faire face à la hausse des prix de la viande rouge. Ils réclament un assouplissement du cahier des charges de l'ONSSA afin de faciliter l'importation, une lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et une meilleure gestion du cheptel national.