Les confidences de Moulay Hafid Elalamy sur le rachat de Société Générale Maroc
A l’invitation de l’association ESSEC Maroc, Moulay Hafid Elalamy a échangé sur différents sujets avec les étudiants de l’ESSEC Paris. Lors de ces échanges qui ont duré deux heures, celui qui s’apprête à racheter Société Générale Maroc a évoqué ce sujet d’actualité. « Sogé Maroc est une pépite du groupe Société Générale. C’est une très belle banque qui ne figurait pas sur la liste des sociétés à vendre. Alors, j’ai fabriqué l’opportunité », a-t-il précisé d’emblée. Le président du Groupe SAHAM dit avoir créé cette opportunité parce que le contexte s’y prête. « Le secteur bancaire mondial, comme vous le savez, traverse une période compliquée. Et voilà, le recentrage s’opère. Les fusions se produiront davantage », explique-t-il.
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Moulay Hafid Elalamy est également revenu sur son parcours professionnel et n’a pas manqué d’évoquer l’affaire Agma. « J’étais secrétaire général du groupe ONA et j’ai réalisé qu’après plusieurs années de travail acharné, j’avais un salaire fantastique et qu’à la fin du mois, j’avais exactement le même solde sur mon compte bancaire que celui que j’avais lorsque J’ai commencé au bas de l’échelle… Je voulais absolument créer une entreprise, alors je suis parti pour créer une entreprise », raconte le président de SAHAM qui ajoute : « En partant, j’ai pris une participation dans une entreprise qu’ils avaient, qui Je m’étais acheté auparavant pour 20 millions de dirhams, et qui m’a été revendu deux ans plus tard pour une valeur d’un peu plus de 60 millions de dirhams pour une petite participation ».
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C’est ainsi que l’homme d’affaires prend son envol, avec le soutien financier d’une banque. « A partir de là, j’ai développé l’entreprise, j’ai racheté une deuxième entreprise, une troisième et c’est devenu le premier courtier d’assurance au Maroc… et j’ai réalisé une introduction en bourse… » développe Moulay Hafid Elalamy qui précise que « dans toute cette opération, j’ai fait 12 millions d’euros de bénéfices ». Une fortune qui lui a valu bien des ennuis. « Je suis donc devenu pratiquement l’homme le plus riche pour les médias. Et nous avons attiré l’attention sur cette affaire en disant qu’il n’était pas possible de l’avoir vendu, revendu, etc. (…) Voir quelqu’un qui, du jour au lendemain, fait du capital, ça ne pouvait être que du trafic.»
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Mais l’homme d’affaires a réussi à surmonter cette campagne de « diffamation ». « Foncez quand vous êtes bien dans vos bottes, quand vous êtes sûr de ce que vous faites », conseille-t-il aux étudiants de l’ESSEC Paris. Avec le capital réalisé dans l’affaire AGMA, Moulay Hafid Elalamy a racheté « une compagnie d’assurance maladie appelée CNIA et une compagnie d’assurance morte (Saana). Et ainsi, nous avons fusionné un cadavre avec un infirme. Et nous avons fait de lui un athlète… qui est devenu un leader panafricain dans 27 pays. L’homme d’affaires envisage-t-il de revenir en politique ? L’ancien ministre répond par la négative. « J’ai donné à la CGEM. J’ai purgé un mandat et j’ai décidé de ne pas en faire un deuxième. J’ai été ministre pendant huit ans. Cela fait 11 ans, c’est une tranche importante de la vie. J’ai travaillé un peu en entreprise, mes aspirations sont toujours dans le business, il y a des choses à faire, c’est amusant pour moi.