L’accès aux kinésithérapeutes, infirmières et opticiens désormais plus facile en France
Les règles seront testées pendant cinq ans
Les Français pourront bientôt accéder plus facilement aux soins de kinésithérapeutes, d’infirmières et d’opticiens, afin de faciliter l’accès aux soins, notamment dans les zones où les médecins manquent.
Les nouvelles règles d’accès ont été confirmées le 28 juin par trois décrets dans le Journal OfficielElles entreront en vigueur à partir du 29 août (deux mois après la publication des décrets).
Les patients atteints d’une affection longue durée (ALD) pourront consulter une infirmière sans prescription médicale, les kinésithérapeutes pourront voir un patient pendant huit semaines sans prescription médicale, tandis que les opticiens pourront adapter certaines prescriptions existantes sans que le patient doive revoir un spécialiste.
Ces règles s’inscrivent dans le cadre de multiples mesures gouvernementales visant à faciliter l’accès aux soins de santé, notamment dans les zones où il y a un manque de médecins généralistes ou où il est difficile de trouver un rendez-vous.
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Physiothérapeutes
Les règles s’appliqueront aux kinésithérapeutes exerçant dans les hôpitaux, les cliniques, les établissements sociaux ou médico-sociaux, et/ou dans un centre de santé pluriprofessionnel, pour traiter des patients en accès direct, sans prescription médicale.
À titre d’essai pendant cinq ans, cela sera autorisé pour :
Il existe certaines conditions et le médecin généraliste du patient sera toujours impliqué dans une certaine mesure, par exemple :
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Les kinésithérapeutes doivent orienter « les patients vers leur médecin généraliste ou, à défaut, vers un autre médecin si un diagnostic ou un avis médical est nécessaire », précise le texte.
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De plus, les kinésithérapeutes devront rédiger « un bilan initial et un rapport sur les soins prodigués » dans le dossier médical partagé du patient, et ce au patient et à son médecin généraliste.
L’expérimentation de ces règles, d’une durée de cinq ans, se déroulera dans les 14 départements suivants de France métropolitaine :
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Deux-Sèvres, Côtes d’Armor, Haute-Corse, Loiret, Mayotte, Meurthe-et-Moselle, Nord, Rhône, Seine-Maritime, Tarn, Var, Vendée, Yonne et Yvelines.
Les territoires d’outre-mer de la Martinique et de La Réunion sont également inclus.
Vous trouverez une liste des physiothérapeutes participants dans chacun des départements sur le Site de l’Agence régionale de santé (ARS).
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Le Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes (CNOMK) a salué ces nouvelles règles.
« Il devient de plus en plus difficile d’accéder à des kinésithérapeutes sans prescription médicale », a indiqué le CNOMK dans un rapportCela fait des années qu’elle réclame un accès plus facile.
« Les patients qui consultent un kinésithérapeute demandent (déjà) fréquemment une évaluation, un avis ou des conseils sur certaines pathologies. Mettre en place cette expérimentation revient à inscrire dans la loi ce que 106 000 kinésithérapeutes font depuis toujours en pratique. »
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Patients atteints de maladies chroniques et infirmières
Les décrets visent également à faciliter l’accès aux soins infirmiers pour les patients atteints d’une affection de longue durée (ALD) reconnue officiellement.
Dans un communiqué, le ministère de la Santé a indiqué que l’objectif était de « renforcer le rôle des infirmières dans les parcours de soins et de promouvoir la qualité des soins pour les patients ».
L’infirmière référente sera responsable de :
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Travaux de prévention
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Suivi
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Références supplémentaires
L’infirmière travaillera en étroite collaboration avec le médecin généraliste et le pharmacien habituel du patient.
Les patients ALD âgés de 16 ans ou plus pourront désigner l’infirmière référente de leur choix auprès de l’Assurance maladie. Si le patient a moins de 16 ans, un parent ou un tuteur doit donner son accord. Les patients peuvent changer d’infirmière référente à tout moment en effectuant une nouvelle déclaration auprès de l’Assurance maladie.
Les infirmières indépendantes réclament cette règle depuis longtemps, mais certains médecins estiment qu’elle pourrait constituer une « concurrence » dangereuse avec les médecins généralistes.
Un autre décret devrait être publié prochainement, qui donnerait aux infirmières en pratique avancée le pouvoir de rédiger des ordonnances et les autoriserait à travailler dans le domaine des soins des plaies et des cicatrices.
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Opticiens
Le troisième décret prévoit que les opticiens – sous certaines conditions – seront autorisés à adapter une prescription existante d’un ophtalmologiste ou d’un orthoptiste lors de la délivrance de lunettes correctrices ou de lentilles de contact.
Cela signifie que les patients n’auront pas besoin de consulter à nouveau un ophtalmologue ou un orthoptiste pour obtenir de nouvelles lunettes ou lentilles.
L’opticien devra disposer de l’accord écrit du prescripteur, qui disposera d’un délai de 10 jours ouvrables pour lui faire part de sa décision. Passé ce délai, l’absence de réponse vaudra acceptation.