Comment le Maroc compte contourner la taxe carbone européenne
« Il y a des pays d’Afrique du Nord qui travaillent depuis trois ans à créer des infrastructures de transport et de stockage parce qu’ils ont épuisé leurs réserves de gaz. Le message qu’ils envoient aux pays est d’installer une usine sur leur territoire, avec capture du CO₂, pour ensuite l’envoyer vers un stockage géologique profond dans des zones épuisées en gaz. Tout cela à un prix raisonnable, car la moitié de l’infrastructure est terminée », affirme la Plateforme technologique espagnole CO₂.
La nouvelle taxe carbone de l’UE oblige les États membres à réduire leurs émissions de CO₂ dans leur production. Ce n’est pas le cas au Maroc et en Algérie. En Espagne, il existe une réglementation pour développer des projets comme celui en cours à Alger et Rabat, conformément à une directive européenne. Mais aucune stratégie n’est en place pour favoriser ces infrastructures, relaie l’agence de presse Reuters. L’objectif.
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Parmi les nombreuses technologies utilisées pour capturer le CO₂, l’une des plus connues est une usine qui absorbe directement le gaz sortant des usines et le sépare du dioxyde de carbone. Ce gaz est ensuite comprimé et transporté via un pipeline jusqu’au site de stockage géologique ou, s’il est proche du rivage, stocké sur un navire. Le ministère espagnol de la Transition écologique considère qu’il n’est « pas encore nécessaire » de développer cette technologie, en raison de la disponibilité de l’hydrogène vert.
De plus, le paiement de la taxe carbone aura des effets négatifs sur les ports de l’UE. « Un navire qui part de Shanghai (Chine), fait escale à Algésiras et débarque finalement à Rotterdam, paiera les émissions de Chine vers l’Espagne puis de notre pays vers les Pays-Bas. Mais si ce navire fait escale dans un port qui ne figure pas sur la liste de l’UE, comme Nador (Maroc), il ne sera pas comptabilisé comme venant de Shanghai, mais du port nord-africain. Une situation qui encourage l’accostage là-bas, car le trajet est plus court », analysent les experts du secteur.