Royal Air Maroc dans le collimateur
La compagnie aérienne irlandaise dessert désormais 12 villes marocaines sur 175 lignes différentes et 1.100 vols chaque semaine en haute saison, avec l’ambition de détrôner l’historique Royal Air Maroc (RAM), la compagnie nationale. Elle compte transporter cinq millions de passagers dans les aéroports marocains durant cette saison estivale, soit une croissance attendue de 33% par rapport à l’année dernière. La semaine dernière, la low-cost irlandaise a inauguré sa quatrième base à Tanger. Elle a déjà investi 1,3 milliard d’euros au Maroc, principalement dans l’acquisition de nouveaux appareils.
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« Nous avons une excellente relation avec le gouvernement marocain, explique à La Libre Eddie Wilson, le patron de Ryanair DAC, principale compagnie du groupe irlandais. Le Maroc a l’une des économies qui connaît la plus forte croissance en Afrique. C’est un pays où le tourisme, en toute saison, est en plein boom. » Et d’ajouter : « Sans compter que le Maroc accueillera la Coupe du monde de football en 2030, avec l’Espagne et le Portugal. Bref, il y a beaucoup d’opportunités de développement ici. » Ryanair affiche ainsi sa détermination à défier ses concurrents, Royal Air Maroc (RAM) et Air Arabia Maroc. « Pour nous, la concurrence a toujours été quelque chose de positif, soupire Eddie Wilson. Elle sera surtout favorable au voyageur marocain, car nous comptons proposer des prix très attractifs. » Son arrivée sur le marché marocain a également obligé Air Arabia à revoir ses stratégies opérationnelles et marketing pour conserver ses parts de marché.
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La compagnie low cost irlandaise s’intéresse également à la diaspora marocaine en Europe. « Notre développement au Maroc est une bonne nouvelle pour l’importante communauté marocaine en Belgique, mais aussi en France, en Espagne et aux Pays-Bas notamment », insiste le patron de Ryanair DAC. La compagnie low cost irlandaise opère aujourd’hui 76 vols hebdomadaires entre la Belgique et le Maroc. « C’est un marché important pour nous : ces travailleurs immigrés viennent rendre visite à leurs familles et amis dans leur pays », assure Eddie Wilson. Il poursuit : « Cela me rappelle le début de nos opérations en Irlande. Le marché aérien irlandais s’est notamment développé grâce à l’importante diaspora qui est partie travailler au Royaume-Uni. Au départ, beaucoup de ces migrants pensaient ne jamais revoir l’Irlande, ou presque jamais. Mais au final, beaucoup d’entre eux retournent dans leur pays presque tous les week-ends grâce à Ryanair. On observe aussi ce type de comportement actuellement dans les pays d’Europe centrale et orientale où les économies sont désormais matures. Et je pense qu’on verra la même chose au Maroc ».