
Les MRE bloqués à Melilla
Longues files d’attente, absence de lignes de ferry, horaires de départ et d’arrivée perturbés, augmentation du prix des billets de ferry… Pour certains Marocains résidant à l’étranger (MRE), le retour dans leur pays d’accueil via Melilla se transforme en cauchemar. « Passer par la ville de Melilla signifie attendre directement sous le soleil brûlant pendant de longues heures, car il y a environ quatre bureaux du côté marocain qui participent à l’opération. Ainsi, les membres de la communauté marocaine arrivent des heures à l’avance devant le poste frontière sans avoir la moindre idée des heures de départ et d’arrivée au port », raconte Hespress Mohamed, un Marocain vivant en France. Résultat : « les Marocains n’ont pas pu embarquer sur les ferries qu’ils avaient réservés, alors qu’ils étaient arrivés bien avant l’heure prévue ». Selon lui, passer par Melilla est une obligation pour les MRE. « Nous avons choisi de passer par Melilla pour rejoindre Malaga en Espagne car les autres ports ne proposent pas suffisamment de ferries ; c’est ce qui a poussé beaucoup de gens à prendre la même décision », explique Mohamed.
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Face à cette situation, le MRE a appelé à la «nécessité de mettre en œuvre la philosophie de l’opération Marhaba et de faciliter le retour des Marocains dans leur pays conformément à ce qu’a déclaré le roi Mohammed VI, car si les complications visaient à dissuader la communauté de passer par ce poste, cela devrait être compensé en offrant toutes les possibilités nécessaires par ferries et autres moyens dans d’autres ports. Nous voulions passer par le port de Nador, par exemple, mais toutes les places pour les ferries vers la rive européenne ont été réservées». Et de préciser : «plus d’un millier de voitures passent par Melilla au lieu d’autres ports, ce qui peut se justifier au final». « La gestion de cette phase doit se faire sur la base d’une grande mobilisation des ressources humaines, car nous avons constaté une lenteur dans les procédures au poste frontière de Melilla, alors que des centaines, voire des milliers de membres de la communauté marocaine doivent attendre sous un soleil brûlant. (…) Cette lenteur affecte négativement les horaires de départ des ferries du port de Melilla », ajoute un autre Marocain résidant également en France qui a pu traverser le poste frontière de la ville de Melilla ces deux derniers jours.
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« Ces événements m’ont personnellement affecté, car je n’ai pas pu prendre le ferry que j’avais réservé pour naviguer vers l’Espagne ; cependant, les autorités portuaires de la ville de Melilla nous ont permis, après plus d’une journée, d’obtenir une place, ce qui était le cas pour beaucoup d’entre nous en tant que communauté », dit-il. Malgré les mesures prises par les compagnies maritimes, la situation n’est pas très brillante : « Les ferries essaient de modifier leurs horaires de voyage autant que possible, mais il y a toujours des Marocains qui ratent leurs voyages et doivent attendre jusqu’au lendemain ou après de longues heures ». Il évoque un autre problème auquel sont confrontés les MRE : la flambée des billets de ferry. « La communauté marocaine ne choisit pas de passer par le poste frontière de Melilla volontairement ; c’est le résultat de données objectives. Parmi celles-ci, le manque de ferries au port de Nador, par exemple, et le coût élevé des voyages par rapport à ceux trouvés à Melilla ; « Nous sommes prêts à passer par le port de Nador, mais à condition que nous garantissions toutes les conditions de voyage en toute sécurité, car ce port est connu pour la fluidité de la procédure d’apposition des tampons sur les passeports », poursuit-il.