
La « hausse des prix » des voitures reportée
Les professionnels de l’automobile peuvent se frotter les mains. La décision conjointe de Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la Logistique, et de Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, relative à l’obligation de se conformer aux normes « Euro 6 » pour l’homologation et l’immatriculation sera reportée de deux ans pour les véhicules des catégories N1, N2, N3, M3 et M2. Cette mesure intervient « dans le contexte mondial marqué par les tensions géopolitiques, l’inflation, les difficultés d’approvisionnement et l’instabilité des prix des carburants, en plus des coûts induits par les nouvelles normes qui menacent le renouvellement du parc de transport terrestre », précise-t-on.
Lire : Maroc : les voitures deviennent de plus en plus chères !
Le report de l’entrée en vigueur des nouvelles normes aura un impact sur le succès des programmes de renouvellement du parc automobile lancés par le ministère des Transports et de la Logistique, notamment le programme « Safe Autocar ». Ce dernier vise à inciter les professionnels du transport routier à acquérir des véhicules équipés de dispositifs de renforcement de la sécurité routière, afin d’améliorer le transport routier, puisque le coût d’acquisition de nouveaux véhicules augmentera de 5 à 12% pour toutes les marques. L’application de la décision sera reportée de 24 mois pour les opérations d’homologation, et de 36 mois pour les opérations d’immatriculation, est-il encore indiqué.
Lire : Norme « Euro 6 » : le patronat marocain demande un moratoire à l’Europe
L’arrêté ministériel conjoint établissant les conditions d’homologation des véhicules en matière d’émissions polluantes, conformément aux exigences des moteurs à carburant, publié au Journal officiel de décembre 2022, stipule que les nouvelles normes s’appliqueront à chaque processus d’homologation des véhicules automobiles à partir du 1er janvier 2023 pour les véhicules de la catégorie M1, et à partir du 1er janvier 2025 pour les véhicules des catégories M2, M3, N1, N2 et N3. En ce qui concerne l’immatriculation des véhicules automobiles, il est précisé qu’« il ne sera pas possible d’immatriculer tout véhicule automobile qui ne répond pas aux dispositions de l’arrêté à partir du 1er janvier 2024 pour les véhicules de la catégorie M1, et à partir du 1er janvier 2026 pour les véhicules des catégories M2, M3, N1, N2 et N3 ».
Lire : Voitures électriques : le Maroc peut-il rester dans la course ?
La mise en œuvre de cette décision a entraîné une augmentation des prix des véhicules neufs au Maroc de 10 à 20% par rapport au prix d’origine. Face à cette situation, la Fédération nationale du transport touristique au Maroc avait, dans une lettre, demandé aux ministres de reporter l’application des dispositions de la décision pour une période suffisante, avec « la possibilité pour le secteur du transport touristique de bénéficier d’une subvention pour le renouvellement du parc, à l’instar des autres secteurs du transport, et de soutenir financièrement le secteur du transport touristique pour renouveler son parc avec des véhicules répondant aux normes mondiales de protection de l’environnement, et des véhicules écologiques à motorisation électrique ou hybride ». Son appel vient d’être entendu.