Les habitants font appel aux autorités
Les Tangérois tirent la sonnette d’alarme face à la saturation des principaux cimetières Sidi Amar et Al Moujahidin, ainsi que d’autres petits cimetières de quartier. Les autorités locales et les responsables de la ville se battent depuis des années pour trouver une solution durable à ce problème. En 2008, ils ont annoncé la création de quatre nouveaux cimetières de 50 hectares chacun dans les quatre quartiers de la ville (Tanger Ville, Souani, Mghogha et Beni Makada), et d’un autre d’une superficie de 20 hectares dans la commune de Ksar Sghir. Mais faute de financement, ces projets n’ont jamais vu le jour.
En 2011, le conseil municipal de Tanger avait autorisé la construction d’un cimetière de 15 hectares dans la région de Rahrah. Malheureusement, ce projet a également été abandonné en raison du terrain rocheux choisi. Depuis, les autorités et les élus de la ville se sont limités à des déclarations d’intention de créer des cimetières, sans pouvoir les mettre en œuvre, laissant les habitants continuer à enterrer leurs défunts dans des conditions inadaptées ou à les transférer dans des cimetières d’autres villes comme Asilah.
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“La question des cimetières à Tanger n’est pas une question nouvelle. Depuis des années, ce sujet est évoqué avec urgence. Alors que la ville disposait autrefois de suffisamment d’espaces et de terrains dédiés à l’inhumation, elle est aujourd’hui confrontée à une crise aiguë en raison de la reprise en main de grands projets immobiliers sur les terrains entourant la ville”, a expliqué au site Bilal Akouh, conseiller municipal de Tanger Achkayn.
Et d’ajouter : « Tanger avait pour habitude d’octroyer aux cimetières les meilleurs emplacements dans un esprit de « respect du défunt ». A cet égard, on peut citer les cimetières d’Al Moujahidin, de Charf, de Marchan et de Sidi Omar. Cependant, avec le développement urbain et l’expansion de la ville dans toutes les directions, la notion de propriété foncière a pris une nouvelle dimension, considérée comme une source de richesse, loin de l’ancien concept qui reposait sur les dons et legs des particuliers ou des collectivités ».