En Tunisie, les familles marocaines en détresse
« La suspension des aides scolaires, qui étaient accordées aux enfants issus de familles vulnérables qui étaient scolarisés, a suscité une large polémique parmi les parents et tuteurs d’élèves, ainsi qu’une grande colère dans leurs rangs. (…) Bien que le montant de ces aides soit modeste, les chefs de famille comptaient sur elles pour les aider à assurer la scolarité de leurs enfants, surtout en cette période marquée par la cherté de la vie et l’augmentation des prix en Tunisie depuis quelques temps », a indiqué le ministre de la Santé. Hespress Marocain résidant en Tunisie et président de l’Association « Promotion de la communauté marocaine en Tunisie », a-t-il expliqué. Selon lui, la situation financière et sociale des parents d’étudiants marocains en Tunisie s’est considérablement dégradée, aggravée par l’arrêt soudain des aides et de la bourse de rentrée scolaire. « Pourquoi la communauté marocaine en Tunisie est-elle privée de cette subvention alors que d’autres communautés continuent d’en bénéficier, que ce soit en Algérie, en Côte d’Ivoire ou dans d’autres pays ? », s’est-il interrogé. « Ce problème est devenu un sujet de discussion quotidien parmi les membres de la communauté qui demandent la reprise de cette aide, d’autant plus que certains d’entre eux doivent subvenir aux besoins de leur famille en Tunisie ainsi qu’à ceux de leur famille au Maroc ». Et d’ajouter : « Cette subvention est liée à l’avenir d’un nombre important d’étudiants, qui attendent des actions significatives de la part des responsables au Maroc pour les aider à poursuivre leurs études et à persévérer dans leur apprentissage ».
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Dans une déclaration au même site, le président de l’Association de solidarité de la communauté marocaine en Tunisie, a indiqué qu'”un groupe de familles marocaines en Tunisie souffre énormément et n’est plus en mesure de supporter les frais de la rentrée scolaire en raison de l’augmentation du prix des fournitures scolaires en Tunisie et de l’arrêt du soutien scolaire qui était fourni par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, à travers les voies consulaires, en faveur des familles démunies”. Il a tenu à souligner que “ce soutien, qui variait entre 1000 et 1500 dirhams, a été interrompu il y a deux ans pour des raisons qui nous sont inconnues, sans qu’aucune explication satisfaisante n’ait été fournie pour cet arrêt”. De ce fait, « l’abandon scolaire, à travers la désertion des salles de classe, menace de plus en plus d’enfants de Marocains résidant en Tunisie du fait de l’arrêt de cet appui éducatif, d’autant plus que certaines familles ont plus de trois enfants en âge scolaire et ne peuvent assurer leur scolarité pour tous », car « la majorité des Marocains résidant en Tunisie appartiennent à la classe pauvre et moyenne, avec un salaire mensuel ne dépassant pas 800 dinars, soit environ 2.500 dirhams marocains, duquel il faut soustraire les frais de loyer, d’eau, d’électricité et de subsistance quotidienne ». Et d’ajouter : « Leur situation sociale s’est également considérablement dégradée en raison de la détérioration de la situation économique en Tunisie et de la flambée des prix qui a affecté leur pouvoir d’achat ».
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« Même certains bienfaiteurs de la communauté, qui ont pris l’initiative de distribuer des livres et des fournitures scolaires aux enfants démunis à la rentrée scolaire, ne sont plus en mesure de le faire en raison de la situation économique du pays », a également déclaré le responsable de l’association résidant en Tunisie. Partant de ces constats, il appelle le ministère des Affaires étrangères « à intervenir pour rétablir l’aide scolaire aux familles, en la considérant comme un droit, afin d’assurer l’avenir de leurs enfants menacés par la précarité ».