Les jeunes marocains risquent tout pour atteindre Ceuta
Des centaines de jeunes et d’enfants ont tenté, dans la nuit du samedi 14 septembre 2024, de se diriger vers la ville de Sebta. Ils « ont pris le chemin de la mort après avoir perdu patience face à la pauvreté, au chômage et à la marginalisation, face à la persistance des politiques antisociales, qui ne font qu’appauvrir les pauvres et enrichir les riches », a indiqué Fatima Tamni, députée parlementaire de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), dans une question écrite adressée au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
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« Au moment où le gouvernement prétend s’orienter vers la construction d’un État social, nous assistons à une réalité tout à fait opposée et bien éloignée des caractéristiques d’un État social ; où les inégalités sociales se creusent, les acquis en matière de droits sont remis en cause, le chômage s’aggrave, la pauvreté augmente, le pouvoir d’achat des citoyens est fragilisé, et les promesses faites aux citoyens, notamment en matière d’opportunités d’emploi et de lutte contre la pauvreté et la précarité, ne sont pas tenues », déplore l’élu.
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Selon Tamni, « la pauvreté, l’exclusion, le chômage, le manque d’opportunités d’emploi décent et durable, ainsi que le coût élevé de la vie, sont quelques-uns des facteurs, entre autres, qui ont poussé ces jeunes à partir et à sacrifier leur vie dans l’espoir de trouver de meilleures conditions de vie, les rapprochant du rêve d’une vie digne et différée ». Elle a également qualifié le gouvernement actuel d’« échec », l’accusant de ne pas avoir réussi à « gérer la plupart des crises, à dissuader les jeunes de partir, à établir une justice sociale et territoriale et à limiter l’exclusion et la marginalisation ».
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« Des dizaines de jeunes qui veulent emprunter le chemin de la mort viennent du Maroc profond, où sont passés des véhicules tout-terrain, chargés de promesses électorales qui ne se sont jamais concrétisées sur le terrain », a indiqué l’élue du FGD, avant d’interroger Akhannouch sur « l’utilité des politiques publiques qui n’ont pas d’impact sur les citoyens, mais sont plutôt responsables de la dégradation des conditions de vie de larges pans de la population marocaine ». Elle l’a également interrogé sur « les mesures urgentes à prendre pour sauver ces jeunes qui ont choisi le chemin de la mort, à cause de dysfonctionnements politiques qui ont perpétué la négligence et alimenté le désespoir et la frustration ».