
Les Marocains demandent des comptes
Dans une lettre adressée au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, ainsi qu’à la délégation ministérielle chargée des droits de l’Homme, l’Association des victimes marocaines de l’expulsion arbitraire d’Algérie en 1975 (AMVEEA) appelle à l’introduction d’un mémorandum de revendications dans le rapport qui sera discuté par la délégation marocaine lors de la vingt-septième session du Comité des disparitions forcées, qui se tiendra du 23 septembre au 4 octobre à Genève.
Dans le mémorandum de revendications adressé au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, ainsi qu’à la délégation ministérielle chargée des droits de l’Homme, l’AMVEEA évoque la disparition de trois Marocains lors de l’expulsion des Marocains d’Algérie en 1975. Il s’agit d’Ammar Ould Mimoun Ezzawi, né en 1929 à Aïn Kihal, dans la wilaya de Témouchent en Algérie, qui a été arrêté et a disparu de son domicile en septembre 1975 et de Hassna Khallouk, née le 15 janvier 1962 à Meknès au Maroc, qui était étudiante mineure lorsque les autorités algériennes l’ont arrêtée le 14 novembre 1975 près de la frontière maroco-algérienne. Le troisième se nomme : Ahmed Ben Abdallah. Né en 1958 à Témouchent en Algérie, il a disparu en mars 1978 après avoir été arrêté par les forces de gendarmerie algériennes à la frontière.
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Dans sa correspondance, l’Association explique que ce cas avait déjà été présenté au Groupe de travail sur les disparitions forcées à Genève, et que le groupe avait adressé une lettre à l’Etat algérien le 13 mars 2018, après sa réunion à Bruxelles lors de la 114e session tenue du 5 au 9 février 2018. Mais les autorités algériennes n’ont apporté à ce jour aucune précision sur cette affaire, alors que les familles des disparus « vivent toujours dans l’expectative, espérant découvrir le sort de leurs enfants, qu’ils soient vivants ou aient perdu la vie », déplore-t-elle.
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Le souhait de l’AMVEEA est que ce sujet « soit abordé lors des prochaines rencontres de la délégation marocaine avec le comité international, afin d’inclure les observations finales du comité sur cette question dans des recommandations officielles obligeant l’Algérie à révéler le sort des personnes disparues ».