Pourquoi le prix de l’huile d’olive au Maroc a-t-il augmenté de 50% ?
L’huile d’olive est trop chère au Maroc. Les prix de ce produit très consommé ont augmenté de 50% sur un an, passant d’environ 90 dirhams le litre en début d’année à 140 voire 150 dirhams le litre dans les grandes villes. Cette hausse record des prix encourage la contrefaçon et la spéculation autour de l’huile d’olive. Reda Tahiri, jeune oléiculteur, justifie cette flambée des prix par la baisse du rendement. « L’année dernière, nous avions une petite production d’olives. Cette année, c’est encore moins. Si nous n’avons pas d’olives, nous ne pouvons pas avoir d’huile. C’est une question de disponibilité de la matière première», explique-t-il à H24info.
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Et d’ajouter : « L’année dernière, il s’agissait de sécheresse et de chaleur. Nous avons eu une bonne floraison, mais des épisodes de chaleur excessive ont carbonisé les fleurs. Cette année, ce sont les températures élevées de janvier et février qui ont empêché l’olivier d’entrer en phase de repos végétatif. Ce sont essentiellement les effets du changement climatique. Le secteur informel est également à l’origine de la hausse des prix. « Au Maroc, le circuit informel représente la grande partie de la commercialisation de l’huile d’olive. Généralement, les gens achètent presque directement auprès du producteur, via un ou deux intermédiaires tout au plus », confie Hicham D, un distributeur informel.
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Pour compenser la flambée des prix de l’huile d’olive, le gouvernement a annoncé une série de mesures visant à faciliter l’importation de ce produit. « Le gouvernement essaie de jouer sur les paramètres qu’il peut contrôler. L’année dernière, l’exportation d’huile d’olive a été interdite. Cette année, c’est probablement pour faciliter son importation. Mais dans les deux cas, l’impact sera nul », analyse Reda Tahiri, affirmant que l’importation ne fera pas baisser les prix « en raison de l’importance du secteur informel ». Plus de 90 % de la production est commercialisée via des réseaux non structurés.
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Pour faire baisser les prix, « il faudra des quantités énormes pour qu’il y ait abondance. C’est pratiquement impossible. Le manque de production ou l’effet de rareté est énorme. On parle de milliers de tonnes non produites », affirme l’oléiculteur qui craint des temps difficiles. Comme solutions, il suggère de produire des variétés d’olives locales « résistantes à leur environnement », plutôt que « d’utiliser des semences importées qui produisent plus, mais qui consomment beaucoup d’eau ».