
Un enfant marocain renvoyé en Suisse, sa mère conteste
Lors d’une conférence de presse organisée jeudi dernier à l’initiative de l’Association Ennakhil, Lamia, mère d’un enfant, est revenue sur ce jugement. Elle a indiqué que sur proposition de son ex-mari, la famille, alors résidant en Suisse, a décidé de s’installer au Maroc après la pandémie de Covid-19, rapporte Le matin. Ils se sont installés à Casablanca avant de s’installer à Marrakech. Mais les choses ne se passeront pas comme prévu. Sans la prévenir, son ex-mari est rentré en Suisse avec les papiers de leur enfant et a alors entamé une procédure pour obtenir la garde exclusive. En juillet dernier, le tribunal aux affaires familiales de Marrakech a ordonné le rapatriement de l’enfant de quatre ans et demi vers la Suisse, considérée comme son « lieu de résidence habituel ».
A lire : Espagne : un père marocain privé de la naissance de son enfant
« Comment peut-on priver un enfant de sa mère et l’envoyer dans un pays où il n’a plus de lien avec son père, qu’il n’a ni vu ni entendu depuis des années ? », demande Lamia. Son fils vit au Maroc depuis trois ans. Il veille à ce que l’enfant soit profondément enraciné dans son environnement familial et national. L’universitaire rejette le nouveau jugement et appelle au respect du principe de l’intérêt supérieur de l’enfant, consacré dans la législation internationale et les conventions ratifiées par le Maroc. Une revendication soutenue par Sanae Zaimi, présidente de la Fédération des ligues des droits des femmes, qui déplore que ce jugement n’ait pas respecté le principe fondamental de l’intérêt supérieur de l’enfant.
Lire : Tanger : un enfant dans un état critique après une intoxication alimentaire
Après avoir rappelé que la justice marocaine avait déjà accordé la garde à la mère, Hussein Raji, l’avocat de Lamia, a souligné que l’enfant considère le Maroc comme sa résidence habituelle, car il y vit depuis l’âge d’un an et demi. Aussi, il s’est interrogé sur la plainte déposée par le père en Suisse qui est à l’origine d’une enquête internationale pour enlèvement. Toutefois, aucune enquête approfondie n’a été menée au Maroc pour vérifier les circonstances juridiques du retour de l’enfant en 2022 auprès de ses deux parents, a assuré l’avocat.