Le fisc marocain traque les influenceurs frauduleux
Au Maroc, les influenceurs sont dans le viseur du fisc. “Les inspecteurs des impôts traquent actuellement les professionnels de la fraude fiscale sur les réseaux sociaux”, rapporte le quotidien. Assaba. Selon des sources, « ce suivi vise à vérifier la proportionnalité entre les revenus déclarés par les particuliers et leurs liquidités ». Il a en effet été constaté que certains assujettis déclarent des revenus qui n’excèdent pas 8.000 dirhams par mois, alors même qu’ils possèdent des biens immobiliers dont la valeur est estimée à plusieurs dizaines de millions de dirhams.
Pour évaluer leur niveau de vie, l’administration fiscale accède aux pages de certains assujettis sur les réseaux sociaux. Ces pages représentent un point de départ pour les contrôleurs fiscaux car ils voient des publications sur les détails de la vie des influenceurs. Les sites soumis au régime de déclaration, ceux qui disposent de diverses sources de revenus et choisissent de ne pas les déclarer, sont également dans le viseur du fisc. La moisson s’avère fructueuse : la DGI a déjà pu identifier les personnes dont le niveau de vie déclaré est largement supérieur à leurs revenus déclarés et leur a adressé une notification les invitant à régulariser leur situation fiscale. A défaut, ils feront l’objet d’un redressement fiscal.
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Outre les influenceurs, les professions libérales sont également visées par cette opération de contrôle. Constat réalisé : un certain nombre d’entre eux déclarent des revenus nettement inférieurs au chiffre d’affaires habituellement généré par leur activité. L’administration fiscale dispose de sources d’informations pour approfondir les recherches et identifier certaines propriétés des groupes ciblés sur les réseaux sociaux.
Pour mener cette lutte contre la fraude fiscale, la DGI a conclu des conventions avec d’autres services, comme l’Agence nationale de conservation du foncier, qui lui permettent d’avoir une idée du patrimoine des personnes soupçonnées de fraude fiscale. Il s’appuie également sur l’article 216 du Code général des impôts. Celui-ci autorise l’administration à évaluer le revenu annuel total d’un particulier, en tenant compte de ses liquidités déposées sur son compte bancaire, ou sur les comptes de toute personne à laquelle il est lié. Sans oublier ses dépenses.