Déficit commercial du Maroc: les chiffres qui s’inquiètent
Le déficit commercial du Maroc a accentué 6,5% fin novembre 2024, atteignant 275,74 milliards de DH contre 261,36 milliards de DH à la même période de l’année précédente, selon les chiffres du Bureau des changements. Les exportations marocaines n’ont augmenté que de 5,2% au cours des onze premiers mois de 2024, tandis que les importations ont bondi de 5,7%, aggravant davantage cette situation.
Augmentation de la facture d’énergie du pays, nombre de sociétés d’exportation insuffisantes, mauvaise distribution géographique et sectorielle … Ce sont entre autres causes profondes du déficit commercial du Maroc. Alors que le Royaume compte plus de 5 000 sociétés d’exportation, 80% du chiffre d’affaires atteint à l’international provient de moins de 20%, rapporte Défi. Une autre cause: 85% des exportations marocaines ne sont concentrées que dans trois régions du pays, ce qui limite la diversification des sources de revenus. Au niveau sectoriel, les exportations marocaines sont dominées par six secteurs clés: l’automobile (34,4%), l’agriculture et l’industrie alimentaire (19,3%), les phosphates et les dérivés (17,8%), les produits en cuir (10,7%), l’aéronautique (5,3% ) et l’électronique (4,3%), ce qui crée une vulnérabilité aux fluctuations économiques mondiales.
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Face à cette petite table brillante, Abdeslam Touhami, un expert en économie, propose d’étendre les secteurs exportateurs, d’améliorer la compétitivité des produits marocains et de multiplier les canaux de distribution internationaux. Selon lui, il est nécessaire que le Maroc augmente son volume d’exportations, tant en termes de quantité et de valeur. Il s’agit de diversifier les marchés d’exportation, non seulement vers l’Europe, mais aussi vers d’autres continents, et de renforcer les exportations de produits à grande valeur ajoutée, en plus des produits de base.
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“Le potentiel exploité perd un potentiel d’exportation inexploité d’une valeur de 120 milliards de DH”, a déclaré Omar Hejira, secrétaire d’État au ministre de l’Industrie et au Trade en charge du commerce extérieur. Un déficit considérable équivalent au budget du programme de reconstruction et de réadaptation des victimes de catastrophes des régions par le tremblement de terre d’Al-Haouz (2024-2028). À l’origine de cette perte, les capacités de production existantes mais toujours pas exploitées, en particulier dans les secteurs sous-développés. Pour corriger la fusillade, le gouvernement marocain a lancé une nouvelle feuille de route pour le commerce extérieur pour la période 2025-2026, dont le dévoilement est prévu pour février prochain. L’objectif est de stimuler les exportations marocaines en explorant de nouvelles opportunités internationales.