
quand le rêve de propriété devient inaccessible
De nombreux Marocains sont confrontés à cette dure réalité. L’accès à la propriété reste pour eux un problème, dans ce contexte économique difficile. Le secteur immobilier est confronté à plusieurs défis qu’il faut relever de toute urgence pour faciliter l’accès au logement, analyse un promoteur immobilier auprès du journal Le matinSelon ce professionnel, la baisse du pouvoir d’achat des Marocains en raison de la hausse générale des prix explique en partie cette difficulté d’accès au logement. Ceux issus de la classe moyenne préfèrent de plus en plus se tourner vers les logements à bas coût, d’autant plus que les banques ont durci les conditions d’octroi de crédit.
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Malgré l’engouement des nationaux et des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour le programme d’aide au logement initié par le gouvernement en janvier dernier pour faciliter l’accès à des logements d’une valeur comprise entre 300 000 et 700 000 dirhams, la réalité montre que ce type de logements à bas prix est rare sur le marché. « Une offre de ce type ne peut qu’attirer l’attention, c’est indiscutable. Cependant, existe-t-il des logements à ce prix ? L’offre correspond-elle à la demande ? C’est une question légitime. Nous avons soulevé cette question à plusieurs reprises auprès du ministère compétent, mais nous n’avons pas reçu de réponse », a déclaré le promoteur immobilier.
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Le spécialiste déplore l’absence de statistiques claires sur “le nombre de logements autorisés et en construction” dans le cadre de ce programme. “Le succès de ces programmes doit être évalué non seulement par l’intérêt qu’ils suscitent, mais aussi par la réalité tangible de l’offre”, a indiqué le promoteur, précisant que “les promoteurs soutiennent la mise en place de ce système et s’en réjouissent, à condition qu’il soit cohérent”. D’autres difficultés d’accès au logement concernent la lourdeur des procédures administratives pour l’obtention des permis de construire et le manque de réactivité de certains agents publics, a indiqué le promoteur.
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Le professionnel relève également « de nombreuses zones d’ombre » dans la nouvelle loi qui fixe à cinq ans les délais de garantie de construction. « Comment pouvons-nous, en tant qu’opérateur économique, garantir un produit au-delà de la garantie que nous avons nous-mêmes reçue ? », s’interroge-t-il. Il évoque également la loi qui a rendu obligatoire la présentation d’une attestation fiscale pour toute transaction immobilière depuis le 1er juillet, soulignant qu’elle freine les ventes. Le promoteur invite les autorités compétentes à trouver rapidement des solutions à ces problèmes pour dynamiser le marché immobilier et faciliter l’accès au logement des Marocains.