Le Maroc étend son contrôle aérien sur le Sahara, au détriment de l’Espagne
Selon des sources citées par le journal L’IndependienteLe Maroc contrôle déjà entre 15 et 20 % de l’espace aérien de l’ancienne colonie espagnole, géré depuis les îles Canaries.
Cette expansion s’opère notamment à travers les zones d’exclusion aérienne, officiellement destinées aux exercices militaires. Une situation qui, petit à petit, redessine les cartes et interroge la gestion espagnole de cet espace. Bien que le Sahara soit sous administration marocaine depuis 48 ans, son espace aérien reste, selon l’Organisation de l’aviation civile internationale, sous le contrôle des îles Canaries.
Jusqu’à présent, les contrôleurs aériens des Canaries assuraient la surveillance et la gestion des vols dans la région. Cependant, aux zones d’exclusion établies par le Maroc, s’ajoutent des difficultés de communication avec les aérodromes locaux. Des modifications unilatérales ont également été apportées aux noms et désignations des aéroports de la région.
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Le Maroc est accusé d’avoir instauré unilatéralement quatre zones qualifiées de dangereuses dans l’espace aérien relatif aux Canaries. Ces zones sont activées et désactivées sans aucune coordination avec le centre de contrôle aérien des Canaries. Une situation qui pose question quant à la gestion du trafic aérien.
Depuis 1976, les incidents se sont multipliés dans la région. En 1985, un avion scientifique américain est abattu, ce qui conduit les États-Unis à lancer une alerte internationale sur la situation dans la région.
Aux Canaries, des interrogations se posent quant à la possibilité que le gouvernement espagnol envisage de céder au Maroc la gestion des services de navigation aérienne dans l’espace aérien du Sahara. Un tel accord pourrait avoir des répercussions sur les îles Canaries, notamment dans le secteur du tourisme.
Le gouvernement espagnol reste discret sur l’avancée des discussions. Seule une réponse écrite datant de mars 2023 reconnaît l’existence de ces pourparlers. La déclaration d’avril 2022, qui a marqué une étape importante dans les relations diplomatiques entre les deux pays, évoquait déjà l’ouverture de discussions à ce sujet.