Le bébé d’une Marocaine sauvé dans un incendie meurtrier à Stains
« Quand je suis sorti de chez moi, j’ai vu une épaisse fumée noire, puis cette femme sur le trottoir, la peau de ses bras était complètement brûlée. Elle portait un petit enfant et montrait son appartement en criant : « Au feu ! Mon bébé !’ », retrace le Figaro Serge, qui habite l’immeuble attenant. La femme qui a crié est une Marocaine d’une trentaine d’années qui vit à Stains dans un appartement avec ses deux enfants, âgés de 2 et 6 ans. Alertés, les pompiers sont arrivés sur les lieux. « Quand les pompiers sont arrivés, ils sont immédiatement allés chercher l’enfant, poursuit Serge. Ils ont ensuite escaladé un petit mur pour s’engouffrer au plus vite dans l’appartement en feu. Ils ont réussi à faire sortir le petit garçon de l’appartement. « Il était inerte. Ils lui ont fait un massage cardiaque au sol avant de le mettre sur une civière avec un masque à oxygène », et de l’emmener d’urgence à l’hôpital, ajoute-t-il. Actuellement, il est hospitalisé et se trouve en « urgence absolue ». « En entendant cette mère crier pour son enfant, je n’ai jamais rien vécu de plus déchirant, confie Serge.
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L’incendie s’est déclaré à 01h53. Le bilan fait état de trois morts (trois femmes) et de huit autres blessés. Si la cause de l’incendie est, pour l’instant, inconnue, Djamilla*, une amie du Marocain de trente ans, croit la connaître. « Il est certain que l’incendie qui s’est déclaré chez elle est lié à l’insalubrité du bâtiment », affirme-t-elle. Pour étayer son propos, elle raconte les conditions délétères dans lesquelles vivait la famille de son amie. « La cave est inondée et dans les couloirs il y a des fils électriques dénudés. L’humidité et la moisissure se sont infiltrées jusqu’à la maison de mon ami. Sur les murs de son appartement, il y a des champignons partout. Il fait tellement humide et poussiéreux que le petit de 2 ans a développé de l’asthme », explique Djamilla, estimant qu’un tel drame « aurait pu être évité. » « La mairie lui a proposé un autre logement dans un hôtel en dehors de Stains. Elle a dû refuser, ce n’est pas un endroit où vivre quand on a deux enfants en bas âge, et la petite de 6 ans va à l’école à Stains ! », fulmine-t-elle avec colère. Elle compte organiser une manifestation dans les prochains jours « pour que les gens sachent comment les habitants ont été traités ici ».
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L’adoption par Stains d’un arrêté de sécurisation du bâtiment le 29 septembre prévoit que les familles seront évacuées mercredi prochain. « Infiltrations », « fuites », « fissures » et « structure fortement endommagée ». L’inspecteur sanitaire de la ville avait conclu à l’existence d’un “danger grave et imminent” pour les habitants en raison de risques “d’incendie dû à une chaleur excessive” et d'”effondrement”, résume l’ordre affiché sur la façade de l’immeuble. . Sur place, le maire (DVG), Azzédine Taïbi, soutient qu’il est nécessaire que des travaux soient réalisés en raison notamment de la négligence des propriétaires qui a entraîné la détérioration des murs et de la structure. «C’est un drame pour nous tous, une épreuve que nous aurons du mal à surmonter», déplore l’édile, qui précise avoir parlé avec le père du petit garçon blessé qui l’accompagne à l’hôpital. « La situation est terrible. Nous attendons des nouvelles de son état », ajoute-t-il.