
Ces logements fantômes qui aggravent la crise
“Pour des raisons sociales, économiques, fiscales et réglementaires, le nombre de logements inoccupés a fortement augmenté au Maroc”, a déclaré Mohamed Alaoui, expert en immobilier, interviewé par le magazine Finances News Hebdo. Selon les chiffres communiqués par le Haut Commissariat pour la planification, 1,1 million de logements vacants sont situés dans le Royaume, représentant 16% du parc national, dont 70% sont situés dans les zones urbaines. Cependant, l’offre de logement baisse et les prix augmentent, que ce soit pour l’acquisition ou la location. Selon Alaoui, une meilleure gestion du parc national aurait augmenté l’offre et stabiliser les prix, à la fois à l’achat et à la location.
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Plusieurs équipes gouvernementales ont tenté de résoudre ce problème en établissant des taxes spécifiques sur le logement vacant, selon des critères définis par bien. Cette mesure qui s’applique à de nombreuses villes européennes permettent aux communautés locales de percevoir des recettes fiscales supplémentaires. “Le Maroc pourrait s’inspirer de ces expériences pour revitaliser le marché immobilier, qui a du mal à retrouver son dynamisme d’antan”, a suggéré l’expert immobilier. Le Maroc pourrait, par exemple, marcher dans le sillage de la France où une loi a été promulguée en 1998, afin de “rééquilibrer l’offre et la demande de logements”.
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Cette loi s’applique au logement vacant pendant au moins deux ans d’agglomérations de plus de 200 000 habitants. Le Maroc, qui compte une douzaine de villes dépassant ce seuil de population, dont la plupart éprouvent un déficit de l’habitat pourrait introduire une taxe sur le logement vacant, ce qui pourrait dynamiser le marché immobilier tout en générant des revenus fiscaux pour l’État. Une taxe qui ne peut être appliquée qu’aux logements vacants (logements inconfortables qui n’ont pas d’eau ou d’électricité.)