
Deux dirhams trop à la pompe
Selon cette ancienne formule, le litre du diesel ne devrait pas dépasser 9,73 dirhams et celui de l’essence serait plafonné à 11,12 dirhams pour la période concernée. Cependant, les prix observés dans les stations de service sont d’environ 11 dirhams pour diesel et 13 dirhams pour l’essence. C’est donc une lacune de plus de deux dirhams incompréhensibles pour de nombreux Marocains.
L’analyse de cette situation est notamment portée par El Houssine Elyamani, secrétaire général de l’Union nationale du pétrole et du gaz (SNPG) et présidente du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie de pétrole marocain (FNSSRP). Il considère que la déréglementation du secteur n’a pas conduit à un marché concurrentiel. “Le marché des hydrocarbures marocains n’est ni compétitif ni équilibré. Une poignée d’opérateurs s’approprient la plupart des infrastructures de stockage et d’importation, verrouillant l’ensemble du circuit d’approvisionnement”, a-t-il déclaré. Selon lui, cette configuration du marché permet à un nombre limité d’acteurs de conserver des marges d’importance des bénéficiaires.
Lire: Fuels au Maroc: Marocains piégés?
Cette situation tarifaire a des conséquences directes sur le budget des ménages, en particulier ceux qui ont un revenu limité, pour lequel l’augmentation des coûts de transport pèse considérablement le pouvoir d’achat. Face à cette observation, plusieurs organisations font des demandes de modification du cadre actuel.
Parmi les solutions avancées figurent l’abandon de la libéralisation des prix et le retour au règlement de l’État. La reprise de la seule raffinerie nationale, lors de l’arrêt depuis 2015, est également recommandée. D’autres propositions concernent une révision de la fiscalité appliquée aux hydrocarbures ainsi qu’une meilleure gestion des coûts liés à l’importation et à la distribution, afin de modérer l’évolution des prix à la consommation.