
En Côte d’Ivoire, « le nombre de magistrats a rétréci comme peau de chagrin » – Jeune Afrique
« Accusé, levez-vous ! » 1/4. Malgré un besoin considérable de magistrats en Côte d’Ivoire, moins d’une trentaine sont formés chaque année. Une pénurie qui plombe l’ensemble du fonctionnement de la justice.
D’ici quelques semaines, Delphine Makouéni Cissé fera ses cartons. Tout ce que son bureau d’Abidjan compte de dossiers, de photos d’anciennes promotions accrochées aux murs et de trophées de concours d’éloquence sera empaqueté. Direction Yamoussoukro, la capitale, 200 kilomètres plus au nord. Cette ancienne magistrate dirige l’École de la magistrature de l’Institut national de formation judiciaire d’Abidjan (INFJ), qui investira en début d’année des locaux modernes et flambants neufs, inaugurés il y a quelques mois en présence du Premier ministre, Patrick Achi.
L’ensemble a été financé dans le cadre du volet « justice » du programme de désendettement et de développement signé entre la France et la Côte d’Ivoire, le C2D, pour un montant de 11,4 milliards de F CFA. L’INFJ quittera la villa vieillotte du quartier des Deux-Plateaux qui l’hébergeait depuis sa création, en 2008. « Si la qualité de l’enseignement ne faisait aucun doute, les conditions d’enseignement étaient difficiles en raison de l’inadaptation des locaux », a reconnu le ministre ivoirien de la Justice, Sansan Kambile, lors de l’inauguration.