
La livraison d’armes américaines au Maroc irrite l’Algérie
Le Maroc fait partie des pays africains dotés d’anciens équipements soviétiques, notamment des chars T-72, auxquels les États-Unis ont proposé des contrats lucratifs pour fournir des armes aux forces ukrainiennes. Le Maroc, voyant une opportunité de moderniser son propre arsenal et potentiellement de sécuriser l’armement américain avancé, a accepté l’accord, révèle un rapport du Centre d’études stratégiques Bégin-Sadate. Cependant, un accord impliquant la livraison d'armes à l'Ukraine à l'insu du Maroc a failli faire dérailler l'accord.
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D'ici 2023, 130 chars T-72B avaient été transportés en République tchèque pour être modernisés dans le cadre d'un contrat avec la société tchèque Excalibur Army. Mais le Maroc n’en a reçu que 56. Il restait donc 74 chars en République tchèque, dont 20 ont été transférés en Ukraine en violation du contrat. Une violation du contrat dénoncée par les responsables marocains. L'incident a depuis été clos. Le Maroc a reçu l'assurance des États-Unis qu'ils fourniraient directement au pays des chars supplémentaires. Une compensation importante pour ce don est prévue. Le Maroc s'attend à recevoir les derniers chars Abrams (M1A2 SEPv3) des États-Unis. De quoi moderniser considérablement sa flotte vieillissante.
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Le rôle du Maroc dans l'approvisionnement de l'Ukraine pourrait déclencher des tensions en Afrique du Nord, analyse Maroc World News. Son voisin, l'Algérie, client de longue date de la Russie, qui a rompu unilatéralement les relations diplomatiques avec le royaume en 2021 en raison de divergences entre eux sur la question du Sahara, voit d'un mauvais oeil l'aide marocaine. De quoi craindre une guerre entre les deux pays voisins au moment où l'Afrique du Nord est déjà confrontée à une multitude de défis, avec une instabilité en Libye, en Tunisie, au Soudan, au Tchad, au Mali et au Niger. Autre conséquence possible : pour contrer les Etats-Unis, attachés à la victoire de l'Ukraine, la Russie, qui n'approuve pas que le Maroc approvisionne l'Ukraine, “pourrait exploiter la situation pour déstabiliser davantage la région”, l'Afrique du Nord étant “une source d'énergie alternative potentielle pour l'Ukraine”. l’Occident », concluons-nous.