
La nouvelle génération d’enseignants arrive

Les AREF ont démarré la formation de 15.000 candidats admis au concours
Les choses sérieuses commencent dans le secteur de l’éducation. En effet, le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports vient de faire le bilan de l’opération de recrutement des enseignants cadres des Académies. Concrètement, un total de 15.000 candidats ont été admis au concours de recrutement des enseignants cadres des Académies régionales d’éducation et de formation (session décembre 2021). Les nouvelles recrues ont entamé lundi dernier une formation qualifiante de deux ans. Dans le détail, la même source fait savoir qu’il s’agit de 7.700 enseignants du primaire et 7.300 du secondaire, ayant rejoint les Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation (CRMEF) sur l’ensemble du territoire national. Cette opération vient après la polémique suscitée après la mise en oeuvre de nouvelles normes pour les concours.
Dans ce sens, le ministre de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports Chakib Benmoussa a assuré que les nouvelles mesures organisationnelles engagées ont permis d’améliorer la crédibilité des résultats, de promouvoir la transparence, de garantir l’égalité des chances et de consacrer le principe de l’excellence pour la sélection des meilleures compétences. Pour rappel, le concours avait été organisé le 19 novembre dernier. Il avait ainsi connu la hausse du nombre de postes réservés aux enseignants de la langue amazighe (400 en 2022 au lieu de 200 l’an dernier) et l’affectation pour la première fois de postes du secondaire aux spécialités Économie et Gestion et Technologie. La moyenne d’âge était de 24,3 ans pour les candidates, contre 25,2 ans pour les candidats en ce qui concerne le primaire, alors que pour le secondaire, elle était de 23,7 ans pour les candidates et de 24,7 ans pour les candidats. En outre, 64,2% des candidats définitivement admis ont obtenu leur bac avec mention, contre 43% pour la promotion antérieure, soit une hausse de 20 points.
De plus, 77,5% de ces candidats ont obtenu leur bac ou licence avec mention. Répondant à une question centrale relative aux «résultats du concours de recrutement des enseignants cadres des AREF», à la Chambre des représentants, M. Benmoussa avait également fait savoir que les admis au concours rejoindront les Centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation à partir du 10 janvier, afin de bénéficier d’une formation qualifiante leur permettant d’accomplir les différentes tâches liées à l’enseignement et au soutien éducatif, administratif et social, selon les spécialités, a précisé le ministre, notant que les enseignants des cycles primaire et secondaire suivront une formation s’étalant sur deux ans.
D’après M. Benmoussa, réussir la première année est une condition indispensable pour être affecté comme stagiaire à partir de septembre 2022 dans l’un des établissements d’enseignement, et pour bénéficier au cours de la deuxième année d’une formation en alternance, entre la situation de prendre la responsabilité d’une classe et celle d’assurer un encadrement pédagogique et administratif et d’effectuer un accompagnement sur le terrain au niveau des CRMEF, le but étant de boucler la formation et d’analyser les pratiques professionnelles afin d’en améliorer la qualité. Le ministre a précisé, à cet égard, que la deuxième année sera sanctionnée par un examen d’aptitude pédagogique en vue de la titularisation.
Prévention
La prévention et le traitement de l’intimidation en milieu scolaire constituent la pierre angulaire d’un programme de formation lancé, lundi, à Rabat par le ministère de l’éducation nationale, du préscolaire et des sports, dont la phase pilote bénéficie à 22 cadres pédagogiques de l’Académie régionale d’éducation et de formation de Rabat-Salé-Kénitra. Cette formation, basée sur la «méthode de la préoccupation partagée», a pour objectif de mettre en place une politique pilote de prévention, de détection et de traitement des situations de harcèlement scolaire dans trois établissements de la région, à savoir les lycées Moulay Youssef de Rabat, Ibn Al Khatib de Salé et Mers Lkhir de Témara. Les enseignants seront notamment formés durant 4 demi-journées au cours du mois de janvier sur les bases théoriques et les étapes de la méthode de la préoccupation partagée, les consignes pour la rédaction des protocoles et les diverses erreurs à éviter. Une deuxième phase est prévue en juin 2022 selon le même mécanisme, qui s’articulera autour de la consolidation des bases, des cas pratiques et la mise en place d’un système d’évaluation du taux de résolution des situations.
Concours
Selon M. Benmoussa, cette session 2021 des concours de recrutement a été marquée par la réservation d’une durée suffisante (un mois et demi contre moins d’un mois pour la session de 2020) afin de maîtriser toutes les opérations liées à la gestion des concours, dès le dépôt des candidatures, l’étude des dossiers, l’organisation des épreuves écrites et orales et l’annonce des résultats, en plus de l’adoption d’une présélection pour retenir les candidates et candidats répondant à des critères leur permettant de poursuivre la formation qualifiante au niveau des CRMEF. Cela a permis de limiter le nombre des participants aux épreuves écrites à 91.153 contre 186.701 l’année dernière, a-t-il fait observer. Cette session a également connu l’adoption d’un système pédagogique bien ficelé, basé sur la restructuration des épreuves écrites et orales, la mise à jour des fiches descriptives des épreuves, l’encadrement des opérations relatives à la préparation des sujets d’examen, la correction des feuilles d’examen des candidats et l’organisation des entretiens oraux et des délibérations finales, a-t-il dit. Ces mesures, a conclu le ministre, ont permis d’améliorer la crédibilité des résultats des concours et de consolider la transparence et l’égalité des chances entre les candidates et candidats.