
Les adolescentes marocaines face à la spirale de la violence
Ces données proviennent de l’enquête nationale sur la violence contre les femmes et les hommes. Selon cette étude, le phénomène prend des proportions alarmantes dans le royaume. Près de 60% des adolescentes marocaines souffrent de violence en milieu domestique (violence domestique, familiale ou économique). Un quart des filles interrogées étaient des victimes de l’environnement éducatif, dont 22,8% dans les zones urbaines et 34,9% dans les zones rurales.
Dans la plupart des cas (harcèlement, menaces, humiliations, agression sexuelle), les attaquants sont des camarades (62%) ou des enseignants (31%). Cette violence pousse les jeunes filles à abandonner l’école, note le rapport, révélant également que près de 282 000 jeunes filles âgées de 15 à 19 ans ont été victimes de violence électronique, soit 29,4%. Cette nouvelle forme de violence silencieuse se manifeste généralement sur les réseaux sociaux, dans la messagerie ou les jeux en ligne. Les filles des ménages dirigés par des femmes ou insérées dans le monde professionnel sont les plus exposées.
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L’étude révèle également que 42% des filles ont été victimes de violences physiques ou sexuelles au cours de leur enfance. Les parents, les pères dans ce cas, sont soulignés. De même, souligne le HCP, 63,2% des filles mariées ou divorcées se sont mariées avant 18 ans. Dans les zones rurales, ils sont de 67,2%. Des chiffres qui montrent que le phénomène du mariage des mineurs a la peau dure au Maroc. L’avenir des adolescentes marocains est ainsi sacrifié, au nom des logiques sociales ou économiques.
Pour environ 40% des jeunes femmes, la violence domestique est une affaire d’affaires, tandis que 18,4% pensent qu’il doit être souffert en silence pour préserver l’harmonie de la famille. Ces pressions sociales constituent un obstacle majeur à la libération de la parole et aux soins des victimes. De plus, le rapport est un risque de violence plus faible si la femme bénéficie d’une autonomie financière. Les employés ou la réalisation d’une activité générant des revenus sont moins exposés à cette violence. Face à ce phénomène croissant, une synergie d’actions est nécessaire pour accroître la conscience des plus jeunes et lutter contre les stéréotypes de genre.