
Les cafés et restaurants marocains à l’agonie ?
Ce n’est une surprise pour personne : le secteur de la restauration et des cafés est en mauvaise posture. Et ce depuis plusieurs mois déjà. Mais ces derniers temps, entre l’inflation, l’accumulation des pénalités et amendes dues à la CNSS et les dettes, rien ne va plus et le secteur traverse une crise profonde. Le nombre d'établissements fermés est estimé à 8.964 unités pour la seule région de Casablanca-Settat, avec une perte d'environ 53.800 emplois, affirme Noureddine Harrak, président de l'Association nationale des cafés et restaurants du Maroc (ANPCRM), cité par le quotidien. L'économiste. La région de Rabat-Salé-Kénitra et celle de Fès-Meknès ne sont pas épargnées. Pour le premier, le nombre d'établissements fermés s'élève à 4.769 unités, dont 874 avant 2023, précise l'ANPCRM.
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Le 14 mai, le bureau de la fédération a discuté des causes de la crise à laquelle est confronté le secteur de la restauration et de la cafétéria, lors d'une réunion avec les chefs des services concernés du ministère de l'Inclusion économique, des Petites entreprises, de l'emploi et des compétences. Ces causes font également l'objet du cahier de revendications du syndicat de secteur. Parmi eux, la hausse des prix des ingrédients, notamment celui du café. Le marché de ce matériau connaît une forte hausse des prix avec une hausse initiale de plus de 30%, selon l'ANPCRM. En raison de cette augmentation, certains propriétaires et gérants de cafés envisagent une éventuelle augmentation des prix du café. Une pratique illégale, selon le Conseil de la concurrence.
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L'ANPCRM plaide pour l'annulation du reste des pénalités et amendes dues à la CNSS, le rééchelonnement du principal de la dette sur une durée qui convient à la capacité de remboursement des professionnels, mais aussi pour la révision du volet fiscal qui semble-t-il- cela handicape-t-il les opérateurs du secteur face à de nouveaux concurrents, dont certains sont informels. De plus, l'association propose une contribution de l'Etat pour couvrir 50% des cotisations. « Il ne faut pas comparer notre secteur, dont le chiffre d'affaires par établissement s'élève généralement à moins de 500 000 dirhams par mois, avec les grandes entreprises qui génèrent des dizaines de millions de dirhams », argumente Naïma Raiss, présidente. de la section Rabat de l'ANPCRM.