
Les travailleurs marocains en France privés de salaires
Les trois Marocains prétendent n’ont jamais reçu de salaire depuis leur arrivée en France. Dans leurs plaintes déposées mardi auprès des gendarmeries de Coutras, Saint-Emilion et Castillon-la-Bataille pour “une menace de criminalité contre les personnes avec afin de remplir une condition”, ils accusent leur employeur de les avoir extorqués 14 000 euros, des relances France 3.
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Les trois plaignants affirment qu’il y a un an et demi, ils ont travaillé pendant cinq mois au cours desquels ils ont reçu des bulletins de paie et des certificats d’employeur, mais aucune somme n’a été versée à leur compte. “L’intermédiaire a perçu leur salaire et les a maintenus pour leur expliquer en leur expliquant qu’il s’agissait de rembourser leur dette présumée de 14 000 euros”, explique Christian Delgado, membre du collectif de bienvenue auprès des travailleurs agricoles dans les pays de Foyen et dans les pays Castillonais (BTAPFPC), une association qui aide les travailleurs agricoles étrangers saisonniers.
Les trois Marocains dénoncent également des conditions de vie déplorables. Ils sont logés dans “une femme d’origine africaine” à qui ils paient un loyer de 170 euros. “L’hébergement est malsain et il y avait jusqu’à 12 pour y vivre”, Delgado est alarmé. Ambellé par la situation, ils décident de déposer une plainte. «À la suite de ces plaintes, l’intermédiaire a menacé les trois victimes ainsi que leurs familles qui sont restées au Maroc. Il a envoyé des hommes pour retirer leur plainte. Ils ont fui vers Castillon-la-Bataille parce qu’ils avaient peur », dénonce-t-il.
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Le collectif a demandé aux avocats de créer des tribunaux industriels. “Nous devons être en mesure de les faire rattraper ces cinq mois de salaire qui n’ont pas été payés”, explique Christian Delgado. Plusieurs cas de trafic d’êtres humains dans des fermes agricoles et en particulier viticulturel ont été portés devant les tribunaux de l’Aquitaine ces dernières années. Cinq personnes accusées d’avoir exploité 22 travailleurs marocains à Lot-Et-Garonne seront jugées en février. À Gironde, un père et son fils ont été reconnus coupables de faits similaires en novembre dernier.
Selon le ministère français de l’Intérieur, les cas de traite des êtres humains ont augmenté de 6% en 2023. Dans Libournais, huit cas ont été signalés. “Le problème est qu’aujourd’hui, tout le monde peut devenir un fournisseur de services”, a déclaré Christian Delgado. Lors d’une conférence, la poursuite de Libourne s’est engagée à lutter contre ces réseaux criminels de traite humaine. “Il a l’intention de nettoyer à Libournais, même si cela signifie saisir les biens des employeurs qui subissent une traite des êtres humains”, explique le président du collectif qui appelle à l’établissement d’une structure pour assurer le suivi de ces plaintes.