
L’ONU dénonce l’interdiction du voile dans le sport en France
« Les décisions des fédérations françaises de football et de basket-ball d’exclure des compétitions les joueuses portant le hijab, y compris au niveau amateur, ainsi que la décision du gouvernement français d’interdire aux athlètes français portant le hijab de représenter le pays aux Jeux Olympiques de Paris, sont disproportionnées et discriminatoires, et violent leurs droits à manifester librement leur identité, leur religion ou leurs convictions en privé et en public, et à participer à la vie culturelle”, affirment quatre rapporteurs spéciaux et le groupe de travail des Nations Unies sur la discrimination contre les femmes et les filles dans un communiqué relayé par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Les experts appellent à l’annulation de cette mesure discriminatoire, estimant que « la neutralité et la laïcité de l’État ne constituent pas des motifs légitimes pour imposer des restrictions aux droits à la liberté d’expression et à la liberté de religion ou de conviction. Toute limitation de ces libertés doit être proportionnée ». , nécessaire pour atteindre l’un des objectifs énoncés par le droit international (sécurité, ordre et santé publique, droits d’autrui), et justifié par des faits démontrables, et non par des présomptions, des hypothèses ou des préjugés ».
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Elles dénoncent également la décision du Conseil d’État qui a confirmé en juin 2023 cette mesure de la Fédération française de football (FFF), soulignant qu’elle semble « impliquer que tout port du hijab dans l’espace public – expression d’une identité et de conviction légitimes – est assimilable à une atteinte à l’ordre public. Considérant que « les femmes musulmanes qui portent le hijab doivent avoir des droits égaux pour participer à la vie culturelle et sportive, et prendre part à tous les aspects de la société française dont elles font partie », les experts de l’ONU invitent la France à « revenir sur les mesures discriminatoires interdisant aux femmes et les filles qui choisissent de porter le hijab lors de la participation à des sports et veillent au respect de ses obligations internationales en matière de droits de l’homme.
« Dans un contexte d’intolérance et de forte stigmatisation à l’égard des femmes et des filles choisissant de porter le hijab, la France doit prendre toutes les mesures à sa disposition pour les protéger, garantir leurs droits et promouvoir l’égalité et le respect mutuel de la diversité culturelle », concluent-elles.