
Lutter contre le français à l’école
Le collectif désapprouve « l’enseignement des matières scientifiques et techniques en français et la mise en œuvre d’un plan non déclaré imposant la francisation de l’enseignement au Maroc, en violation de l’article 5 de la Constitution marocaine et des dispositions de la loi-cadre ». Il ajoute que les directeurs de collèges et de lycées verront leurs responsabilités engagées « sur le plan juridique s’ils suppriment les classes où les matières scientifiques sont enseignées en arabe ».
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« L’objectif derrière l’abandon de la francisation de l’éducation est de s’attaquer à des orientations et à des projets non déclarés qui ont d’abord été appliqués au niveau collégial, avant de s’étendre à l’enseignement secondaire », a-t-il déclaré au site Madar21 le coordinateur national du groupement, soulignant que « ce plan a porté atteinte aux acquis du processus d’arabisation de l’enseignement des matières scientifiques en vue d’imposer leur francisation aux étudiants ».
L’enseignement des matières scientifiques en français est devenu une obligation pour de nombreux élèves dans plusieurs régions marocaines telles que “Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca, et même dans certaines régions du Sahara marocain”, affirme le responsable, précisant que cette imposition est “contraire à l’article 5 de la Constitution marocaine et à la loi-cadre 51.17, qui élève les langues arabe et amazighe au rang de langues officielles”.
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Ce dernier texte « consacre le principe de l’alternance linguistique, c’est-à-dire la possibilité d’enseigner les matières scientifiques et techniques dans d’autres langues, sans exclure la langue arabe ni cantonner ces matières à la seule langue française », explique-t-il, prévenant que « la francisation de l’éducation va augmenter le taux d’abandon scolaire et universitaire, en raison du faible niveau de formation au français dans notre système éducatif ».
Le coordinateur dénonce également un « colonialisme linguistique des Marocains » avec l’imposition du français, appelant à l’ouverture de « filières scientifiques universitaires en arabe, comme le stipule la loi-cadre 51.17 », loi qui « prévoit la création d’unités universitaires dans les disciplines scientifiques en arabe, ce qui n’a pas encore été mis en œuvre à ce jour ».