
Maroc, épicentre de la traite mondiale
Ces trésors paléontologiques, repérés dans un camion de marchandises d’Espagne et à destination de l’Italie, étaient dépourvus des documents nécessaires à leur circulation. “Lorsque nous trouvons dans des parcelles de produits archéologiques, normalement, il existe des documents à l’appui qui doivent les accompagner (…) S’il n’y a pas ces documents, le flux est considéré comme illégal, donc les marchandises sont saisies par les douanes”, explique Samantha Verduron, du département régional des douanes de Nice.
Lire: rares fossiles marocains: trafic démantelé en France
Les dents ont ensuite été confiées à la préhistoire du Musée de Menton. L’expertise a révélé qu’ils appartenaient à un plésiosaure, un long et petit reptile de tête, ayant vécu il y a environ 70 millions d’années. Cette créature a nourri l’imagination collective jusqu’à ce que j’inspire le mythe du monstre du Loch Ness.
L’origine de ces fossiles, souvent le Maroc, est la principale préoccupation. “À vendre à des collectionneurs, aux amoureux de la paléontologie”, confirme Pierre-Elie Moulé, attachée de la conservation du patrimoine. Les prix de ces vestiges varient: “50, 100, 150 euros” pour une dent, mais “un crâne est plusieurs milliers d’euros. C’est pourquoi cette entreprise est très active”.
Lire: découverte incroyable des dinosaures fossiles dans le Sahara marocain
Ce marché florissant nourrit, par Ricochet, un trafic illégal préjudiciable aux sites paléontologiques. Gérald Lemaît, paléontologue dans le VAR, témoigne d’avoir récemment noté les dommages causés par les fouilles clandestines: “C’était le travail de quelqu’un qui est venu sans autorisation sur le site pour essayer de trouver des fossiles (…) Il n’y avait aucun soin pour l’extraction de ces fossiles. Ce n’est que du vol.”