
Portrait tactique : Paul Onuachu, la taille qui compte – Foot national
Récompensé par le Soulier d’or, le buteur de Genk facture 34 buts en 2021 et 201 centimètres sous la toise. Voyage à pas de géant.
Il était venu du Nord, avec 45 buts plantés sous le maillot de Midtjylland dans les valises. Surtout, Paul Onuachu portait déjà sur le CV des schémas qui allaient devenir sa marque de fabrique sur les pelouses belges. Buteur de la tête à quinze reprises, 18 reprises victorieuses à partir d’un centre venu de la droite : le mariage ne pouvait être qu’idéal en rejoignant une équipe dont le couloir droit était animé par Junya Ito et Joakim Maehle. Deux ans et demi après son installation dans le Limbourg, le Nigérian est consacré meilleur joueur de l’année 2021.
« Franchement, tenir un gars comme Bas Dost, ce n’est pas difficile, tu dois juste faire attention à lui dans la surface. Par contre Onuachu, quand il reçoit un ballon dos au but et qu’il parvient à se retourner… C’est un monstre. Tu dois parfois être à deux ou trois pour le stopper », confesse un défenseur chevronné de l’élite nationale, presque effrayé par ses rencontres avec le Taureau d’or de la saison écoulée. Paradoxalement, ce n’est pas dans les airs que le buteur du Racing effraie le plus. L’an dernier, il ne gagne ainsi que 47,2% des duels aériens qu’il dispute. Sans doute parce que quand on culmine déjà à une telle hauteur, on n’a pas vraiment besoin d’apprendre à décoller. La métamorphose se produit à l’instinct. Quand les filets se rapprochent, le front de Big Onu devient magnétique. En 2021, il frappe 34 fois, dont huit depuis le point de penalty. Sur les 26 buts restants, neuf sont marqués de la tête. Plus du tiers. Parmi les dix meilleurs championnats d’Europe, personne ne score plus souvent que lui du front la saison passée.
La chorégraphie est soignée. Une question de préférences motrices et de lois naturelles. Les premières prouvent qu’Onuachu est bien plus efficace quand il s’agit de reprendre instantanément un centre de la droite que quand le ballon arrive depuis sa gauche, sans doute parce qu’il est droitier de l’oeil autant qu’il l’est du pied. Les secondes racontent qu’au deuxième poteau, là où le sens de l’anticipation devient moins important sur un ballon aérien, les centimètres comptent double. Ceux du Nigérian ne pardonnent alors pas grand-chose dans la Zone Onuachu, ce rectangle de terrain qui va du point de penalty au poteau droit et depuis lequel il a marqué deux tiers de ses buts la saison dernière. Quand le ballon y arrive et que le buteur du Racing s’y trouve, les dégâts pour la défense adverse sont presque systématiques.
Si ses buts ne sont pas toujours les plus difficiles à marquer, parce qu’ils sont essentiellement basés sur cet avantage physique, Paul Onuachu a l’atout d’agiter le marquoir quand ça compte. 22 de ses 34 buts de l’année 2021 ont permis à ses couleurs d’égaliser et de prendre l’avantage, réduisant à moins d’un tiers la portion de roses anecdotiques. L’élégance n’est pas toujours au rendez-vous, mais les buts arrivent toujours à point nommé. Un atout à ne pas sous-estimer. Car comme aimait le matraquer José Mourinho lors de son retour à Manchester United, quand la presse anglaise évoquait avec lui l’idée de reculer Wayne Rooney sur le terrain : « Dans le football, il y a beaucoup de jobs différents sur le terrain. Le plus difficile à trouver, c’est le mec qui met la balle au fond des filets. » Depuis qu’Onuachu a posé ses valises dans le Limbourg, Genk ne cherche plus.
Il était venu du Nord, avec 45 buts plantés sous le maillot de Midtjylland dans les valises. Surtout, Paul Onuachu portait déjà sur le CV des schémas qui allaient devenir sa marque de fabrique sur les pelouses belges. Buteur de la tête à quinze reprises, 18 reprises victorieuses à partir d’un centre venu de la droite : le mariage ne pouvait être qu’idéal en rejoignant une équipe dont le couloir droit était animé par Junya Ito et Joakim Maehle. Deux ans et demi après son installation dans le Limbourg, le Nigérian est consacré meilleur joueur de l’année 2021. »Franchement, tenir un gars comme Bas Dost, ce n’est pas difficile, tu dois juste faire attention à lui dans la surface. Par contre Onuachu, quand il reçoit un ballon dos au but et qu’il parvient à se retourner… C’est un monstre. Tu dois parfois être à deux ou trois pour le stopper », confesse un défenseur chevronné de l’élite nationale, presque effrayé par ses rencontres avec le Taureau d’or de la saison écoulée. Paradoxalement, ce n’est pas dans les airs que le buteur du Racing effraie le plus. L’an dernier, il ne gagne ainsi que 47,2% des duels aériens qu’il dispute. Sans doute parce que quand on culmine déjà à une telle hauteur, on n’a pas vraiment besoin d’apprendre à décoller. La métamorphose se produit à l’instinct. Quand les filets se rapprochent, le front de Big Onu devient magnétique. En 2021, il frappe 34 fois, dont huit depuis le point de penalty. Sur les 26 buts restants, neuf sont marqués de la tête. Plus du tiers. Parmi les dix meilleurs championnats d’Europe, personne ne score plus souvent que lui du front la saison passée.La chorégraphie est soignée. Une question de préférences motrices et de lois naturelles. Les premières prouvent qu’Onuachu est bien plus efficace quand il s’agit de reprendre instantanément un centre de la droite que quand le ballon arrive depuis sa gauche, sans doute parce qu’il est droitier de l’oeil autant qu’il l’est du pied. Les secondes racontent qu’au deuxième poteau, là où le sens de l’anticipation devient moins important sur un ballon aérien, les centimètres comptent double. Ceux du Nigérian ne pardonnent alors pas grand-chose dans la Zone Onuachu, ce rectangle de terrain qui va du point de penalty au poteau droit et depuis lequel il a marqué deux tiers de ses buts la saison dernière. Quand le ballon y arrive et que le buteur du Racing s’y trouve, les dégâts pour la défense adverse sont presque systématiques.Si ses buts ne sont pas toujours les plus difficiles à marquer, parce qu’ils sont essentiellement basés sur cet avantage physique, Paul Onuachu a l’atout d’agiter le marquoir quand ça compte. 22 de ses 34 buts de l’année 2021 ont permis à ses couleurs d’égaliser et de prendre l’avantage, réduisant à moins d’un tiers la portion de roses anecdotiques. L’élégance n’est pas toujours au rendez-vous, mais les buts arrivent toujours à point nommé. Un atout à ne pas sous-estimer. Car comme aimait le matraquer José Mourinho lors de son retour à Manchester United, quand la presse anglaise évoquait avec lui l’idée de reculer Wayne Rooney sur le terrain : « Dans le football, il y a beaucoup de jobs différents sur le terrain. Le plus difficile à trouver, c’est le mec qui met la balle au fond des filets. » Depuis qu’Onuachu a posé ses valises dans le Limbourg, Genk ne cherche plus.