
Richard Adou, un procureur droit dans ses bottes – Jeune Afrique
« Accusé, levez-vous ! » 2/4. Depuis huit ans, Richard Adou occupe le poste très exposé de procureur de la République au tribunal de première instance d’Abidjan. Portrait d’un magistrat en première ligne dans les plus grandes affaires judiciaires du pays.
Jamais Richard Adou n’a envisagé d’autre voie que celle de la magistrature. À l’en croire, il doit sa vocation au hasard d’une tête passée dans la salle d’audience du tribunal d’Abengourou, sa ville natale située dans l’est de la Côte d’Ivoire. Il a alors 16 ou 17 ans et observe, admiratif, le procureur qui se lève pour requérir, « avec une belle diction et beaucoup de gestes ». L’homme incarne « le rôle du méchant », mais le fascine.
Au moment de choisir son orientation, ce fils de planteur ne se pose pas de question : « J’ai tout de suite demandé quelles études je devais faire pour exercer ce métier. » Personne dans sa famille n’a fait de droit, hormis un cousin devenu assureur. Richard Adou, élève brillant, sort diplômé en 1994 de la section magistrature de l’École nationale de l’administration (ENA) après des études universitaires à Abidjan. Dix-neuf ans plus tard, en janvier 2013, il est nommé procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan (TGI), un poste prestigieux, l’un des plus élevés de la magistrature, qu’il occupe avec une longévité inégalée.