
Tomates marocaines : les producteurs espagnols pleurent
Andrés Góngora, responsable des fruits et légumes au COAG, a appelé lors d’une réunion de l’Observatoire européen du marché de la tomate à des mesures immédiates pour renforcer les défenses frontalières contre les importations en provenance de pays comme le Maroc et la Turquie. Il exprime la nécessité urgente d’agir pour atténuer l’impact négatif sur la rentabilité des producteurs espagnols et européens. Parmi les propositions, COAG insiste sur l’intégration des normes de production européennes dans les accords commerciaux et la révision du système de prix d’entrée.
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Cette situation est exacerbée par les récentes initiatives du gouvernement marocain qui a annoncé des subventions massives à la production de tomates, pouvant atteindre 70 % de leur valeur, entre autres avantages financiers pour les producteurs locaux. Ces mesures font partie d’une stratégie plus large visant à stimuler la production horticole du pays, soulevant de sérieuses questions sur l’équité du jeu concurrentiel.
Góngora critique la position de la Commission européenne, qu’il accuse de passivité face à cette crise. Selon lui, l’Europe semble fermer les yeux sur ces pratiques, permettant aux entreprises d’externaliser leur production, inondant ensuite les marchés européens de produits qui nuisent aux industries locales.
Les chiffres présentés lors de la réunion de l’Observatoire prévoient une baisse alarmante de 22 % de la production de tomates en Espagne d’ici 2035, avec une augmentation correspondante des importations, notamment en provenance du Maroc et de Turquie. L’Espagne, acteur majeur du marché européen, pourrait ainsi devenir importateur net du fait de cette concurrence.