
Un marocain met fin à ses jours après la libération de son attaquant
Les parents et les frères et sœurs de Yanis – Marie Gréco / France Télévisions
Dans un communiqué de presse publié vendredi 18 avril, la CIiVIS a déclaré que “le suicide” de Yanis est un drame qui signe l’échec d’un système à protéger les victimes de violences sexuelles “, et a appelé à modifier la loi et à renforcer l’accompagnement des victimes. Résident à Thyez, à Haute-Savoie, ce jeune homme d’origine marocaine s’est suicidé après avoir appris que l’homme qui l’avait agressé sexuellement à l’âge de 12 ans, a été libéré. La famille de Yanis est sous le choc. Elle aurait préféré être informée de la liberté prévue de l’attaquant de l’adolescent. “Je l’ai appris par inadvertance, discutant avec une connaissance qui l’a traversée. C’était un choc”, a confié début avril France 3 Alpes Farid, le père de Yanis.
À lire: Espagne: La police sauve un marocain de 23 ans de sa tentative de suicide
«Aujourd’hui, même si de nombreux magistrats informent les victimes de la libération de leur agresseur, ce n’est pas encore une obligation. Il appartient à la victime ou à son avocat de le demander lors de l’audience», explique la ciivise. Et pour ajouter: “Nous devons inverser le processus et unifier les pratiques dans toutes les juridictions. (…) La ciivise appelle donc à développer la loi pour rendre les informations des victimes de violence sexuelle obligatoires et systématiques en cas de libération de leur attaquant”. Selon la législation en vigueur en France, seules les victimes de violence domestique sont obligatoirement informées de la libération du violent conjoint.
CIiVIS appelle également le renforcement du soutien des victimes. “Conformément aux engagements récents du gouvernement sur la garantie pour les victimes d’avoir accès à des soins spécialisés en psychotraumais, la CIiVIS demande qu’un calendrier, des objectifs quantifiés et des moyens dédiés soient accompagnés de cet objectif. Soutenir les victimes est un objectif de santé publique autant que la justice”, soutient la Commission dans sa note.
À lire: Maroc: Elle s’est suicidée pour échapper à un mariage forcé
Pour sa part, Steffy Alexandrian, fondatrice et présidente de la Carl Association qui accompagne les enfants victimes de violences sexuelles et intra-famille, connues sous le nom de “regretter une forme d’instrumentalisation” dans la réaction de la ciivise. “Nous n’avons pas attendu leur parole pour alerter la nécessité de développer la loi ou de travailler activement sur une proposition, en lien avec plusieurs parlementaires”, a-t-elle déclaré. “Dans de telles circonstances, le temps n’est pas pour la communication, mais dans un travail substantiel, discret mais essentiel”, a déclaré le militant, assurant que le ministre délégué en charge de l’enfance, de la jeunesse et des familles Sarah El Haïry “est pleinement mobilisé sur ces questions”. Il est activé pour le vote d’une loi afin que “tous les mineurs victimes d’infractions sexuelles soient systématiquement avertis avant la sortie de la prison de leur agresseur”.