le mariage arrangé des Marocains tourne au cauchemar
Tout a commencé le 15 janvier 2020. A l’aube, les pompiers passent par la fenêtre pour libérer de sa prison une femme de 21 ans, rapporte Sud-Ouest. Elle avait appelé les secours par la porte fermée d’un appartement de Saint-Pierre-d’Irube. “Madame a mis en avant des faits de viols, de fellations forcées jusqu’à l’étouffement, d’agressions sexuelles, avec force détails et violences extrêmes”, énumère Emmanuelle Adoul, la présidente du tribunal judiciaire de Bayonne. Ils n’ont pas été retenus à l’issue de l’enquête. » Mais le mari ne s’en sort pas complètement. Après une requalification des faits, il a comparu mardi devant le tribunal pour violences aggravées. Le tribunal évoque une nuit de violence pour une télévision trop bruyante.
A lire : France : une Marocaine victime de violences conjugales, son mari condamné
La victime, une femme arrivée du Maroc, était absente à l’audience. Selon ses explications, son mari, un Marocain arrivé en France à l’âge de 14 ans et qu’elle a épousé dans le cadre d’un mariage arrangé par ses parents, l’a traînée à travers la vitre brisée de la télévision qui avait explosé au sol. . Elle s’en est sortie avec une dizaine de contusions et une blessure au bras droit comportant sept points de suture. Son compagnon aurait cassé son téléphone, avant d’enfermer la jeune femme dans l’appartement. A la barre, le mari donne sa version des faits : « Elle s’est levée et a cassé la télé. J’ai donc pris son téléphone pour faire de même. Je suis sorti jusqu’à ce que tout le monde se calme. (…) Elle s’est fait tout ça elle-même. Je ne peux pas, ce n’est pas possible. » Le mari assure également que sa compagne possédait un double des clés de l’appartement.
A lire : France : un « réfugié marocain en islam extrême » reconnu coupable de violences conjugales
Le mari crie au complot. « Avec le recul, il était clair qu’elle ne cherchait que les papiers », dit-il. J’étais aveugle, je l’aimais. La veille, je lui ai dit que nous allions divorcer. Nous ne nous entendions plus. Elle m’a dit : ‘tu verras ce qui va t’arriver’. Elle a tout planifié. Des faits contredits par l’avocate de son épouse, Émilie Lemiere. Selon elle, sa cliente est une femme sous influence. « Elle n’avait ni carte d’identité, ni carte bancaire, ni les clés de la boîte aux lettres, ni celles de l’appartement, pas même une carte Vitale. Rien. Le voisin ne l’avait jamais vue. Cela n’existait pas”, ajoute-t-elle, assurant que son client travaille et ne dépend pas de l’Etat.
A lire : Valenciennes : peine de prison ferme pour un Marocain jugé pour violences conjugales
« Les blessures correspondent aux déclarations de la victime. Le pathologiste considère l’automutilation comme peu probable », rappelle Stéphanie Veyssière, la procureure qui a requis huit mois de prison avec sursis. « Nous n’avons pas fait grand-chose dans cette affaire », dénonce Philippe Saladin, l’avocat de la défense, qui plaide l’acquittement. Le tribunal rendra son verdict le 14 novembre.