Ces plantes qui empoisonnent les Marocains
Dans une publication récente, le CAPM souligne la nécessité d’établir un cadre juridique pour contrôler l’importation, la distribution et la commercialisation des plantes et autres produits de la pharmacopée traditionnelle. Le Centre appelle à la vigilance des consommateurs, compte tenu du nombre important d’intoxications végétales enregistrées ces dernières années.
Dans une étude réalisée sur la période du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2019, le CAPM indique avoir reçu 1.826 signalements d’intoxications provoquées par 183 plantes et produits de la pharmacopée traditionnelle avec une moyenne de 166 cas par an. Sur la période 2017 à 2019, l’incidence moyenne était de 11,87 cas pour 100 000 habitants dans la région Rabat-Salé-Kénitra et de zéro cas pour 100 000 habitants dans les régions du sud du Maroc.
Lire : Le centre antipoison met en garde contre l’utilisation de plantes médicinales
La majorité des intoxications ont eu lieu en milieu urbain (79,8%), notamment dans les préfectures de Rabat, Casablanca, Marrakech et Fès, note l’étude, précisant que 10,9% des intoxications ont été provoquées par la ricine et 10% par le chardon-glu. Dans 53,4% des cas, les victimes présentaient des signes gastro-intestinaux (47,5%) ou neurologiques (24,05%). Au total, 67 cas de décès ont été enregistrés, dont 66,7% d’enfants.
Le chardon-Marie est à l’origine de 19,4% des décès (13 cas), contre 13,43% (9 cas) pour le mélange de plantes et 7,46% (5 cas) pour l’huile de ricin. Le CAPM a déjà mis en place un protocole de conduite à tenir face aux intoxications par les différentes plantes concernées. Dans une autre étude réalisée entre 2009 et 2021, le Centre révèle que 30 % des sujets intoxiqués sont des enfants âgés en moyenne de 4,6 ans.