Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles
Selon le dernier rapport de la Fédération de la Ligue Démocratique des Droits des Femmes (FLDDF), 38% des femmes marocaines sont victimes de violences sexuelles. Ils n’hésitent plus à briser le silence et à témoigner. « Je me souviens encore de cet été 2014. Nous étions chez lui en train de regarder un film lorsque l’homme a décidé qu’il voulait coucher avec moi. Je dis non, je refuse, catégoriquement, ce non sans sourire, ce non sérieux, qui ne laisse l’ombre d’un doute. Le monsieur a quand même continué, me menaçant, me forçant, me battant…», raconte une Marocaine de 26 ans sur la page Facebook du collectif Masaktach.
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Les femmes victimes de violences ont décidé de prendre la parole. Entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2023, le réseau associatif LDDF-INJAD contre les violences basées sur le genre et l’association « Femmes Solidaires » ont reçu respectivement les témoignages de 2 677 femmes et 6 797 femmes victimes de violences, indique le rapport de la fédération. « La violence sexuelle fait référence à toute déclaration, action ou exploitation qui porte atteinte au caractère sacré du corps des femmes à des fins sexuelles. Nous avons enregistré 1 064 cas, soit 38 % de femmes agressées sexuellement. Parmi ces cas figure le viol conjugal », explique HespressSamira Muheya, présidente du FLDDF.
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“Les lois marocaines, que ce soit le Code pénal, le Code de la famille ou la loi 103.13 contre les violences, ne criminalisent pas le viol conjugal, ce qui aggrave la situation”, déplore le président de la fédération, soulignant que “les violences sexuelles incluent aussi les relations sexuelles non désirées, tentatives de viol, cas d’exploitation sexuelle, inceste, prostitution forcée, la liste n’est pas exhaustive, les aspects sont nombreux mais le seul caractère commun est que la souffrance est la même. La militante rappelle également que les violences sexuelles sont “traditionnellement définies comme des agressions”. .
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Samira Muheya souligne que le harcèlement sexuel est encore très présent dans la société marocaine, et que malheureusement, cet acte « commis pour la première fois reste autorisé, à condition que le législateur stipule la persévérance, ce qui dénote l’insistance sur l’acte et sa répétition. le FLDDF évoque également des cas de viol et d’inceste, précisant que “les victimes de l’inceste restent les plus impactées par le poids de la société et aussi les plus touchées psychologiquement”. Près de 63% des femmes mariées sont victimes de violences sexuelles, indique-t-elle également, soulignant la vulnérabilité de ces femmes au foyer conjugal.