
Le départ d'un médecin marocain apprécié à Orléans
Ce 15 décembre marquait le dernier jour de travail du Dr Hassan Alaoui Mdaghri. A 72 ans, il prendra officiellement sa retraite dans 10 jours, le 31 décembre, rapporte La République centrale. Le médecin généraliste est assis à son cabinet. « Ce jour-là, pour la dernière fois, le Dr Hassan Alaoui Mdaghri a écouté, examiné, prescrit. Comme une journée normale, il voit un peu de tout», précise le journal. « Je renouvelle les prescriptions pour le diabète, la tension… Il y a aussi des gens qui viennent pour une grippe, un rhume, un arrêt maladie. J'ai toujours fait des consultations avec et aussi sans rendez-vous. C'est souvent complet», confie le médecin généraliste marocain. Lorsqu'on lui demande comment il se sent alors qu'il s'apprête à quitter cet endroit, le Dr Mdaghri répond : « Je commence à me sentir épuisé, à être fatigué. Comme les sportifs, nous sommes à bout de souffle. (…) J'ai vu pas mal de collègues souffrir d'un accident vasculaire cérébral, d'une tumeur au cerveau ou d'un cancer. Je veux faire une pause, avant d'avoir des problèmes et de ne pas en profiter. »
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Depuis un an, il a travaillé moins que d’habitude. Ce médecin formé à Lille, où il a d'abord exercé, avant de poursuivre treize ans au Maroc, puis de revenir à Orléans en 2006, consacre deux jours par semaine, les lundis et vendredis, à des consultations au lieu des “grandes journées” de neuf heures. S'il a autant travaillé, c'est parce que le dernier médecin libéral se trouvait en centre-ville, à l'extérieur d'une maison de retraite. “Quatre médecins du quartier sont partis et n'ont pas été remplacés… C'est compliqué d'exercer seul en tant qu'indépendant, il y a beaucoup de tâches administratives”, analyse son épouse, Viviane, qui l'aide au secrétariat depuis qu'il est à la retraite.
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Ses nombreux patients se retrouveront sans un médecin généraliste qui était bien plus qu'un soignant. « Ce n'est plus un médecin, c'est comme un père », exprime Eugène. Grand-père, soigné ici depuis 17 ans, estime que le Dr Mdaghri faisait partie de la famille. Le médecin généraliste marocain exprime le même sentiment. « J'ai cherché des remplaçants, mais rien. Je n'en ai jamais trouvé. J'ai fait quelques recommandations pour les malades chroniques qui ont vraiment besoin de trouver quelqu'un. Les autres, je suis conscient qu'ils vont avoir du mal… Même s'ils comprennent que j'ai le droit de me reposer. Je pense beaucoup à eux, ils sont un peu comme ma famille… Je les rencontre en ville, on se salue. »