Premiers résultats attendus dans des élections chaotiques en RDC entachées de retards
Les autorités de la RDC affirment que les premiers résultats des élections générales seront publiés vendredi. Des millions de personnes ont voté pendant deux jours cette semaine lors d'un scrutin marqué par de graves problèmes logistiques.
Publié le:
2 minutes
Le dépouillement a commencé jeudi dans certaines régions de la RDC, de nombreux bureaux de vote étant confrontés à des retards persistants.
Le vote de mercredi a été prolongé jusqu'à jeudi dans un contexte de désorganisation nationale qui a vu la commission électorale (CENI) continuer à tenter de livrer du matériel aux bureaux de vote bien après l'ouverture prévue des bureaux de vote.
Le chef de la CENI, Denis Kadima, a déclaré mercredi aux journalistes qu'au moins 70 pour cent des électeurs avaient pu voter, mais a reconnu qu'il s'agissait d'une estimation.
Le vote a repris jeudi dans plusieurs zones de l'Est déchiré par le conflit.
“Tout se passe bien, les opérations électorales ont commencé à 6 heures du matin”, a déclaré un responsable local de la zone de Walikale au Nord-Kivu, Likanga Ikoba.
Selon la coalition des organisations de la société civile Regard Citoyenprès d'un tiers des bureaux n'étaient pas accessibles aux électeurs à l'heure officielle d'ouverture.
“Cela a eu un impact, notamment sur l'humeur des électeurs”, a déclaré à Kinshasa le porte-parole de la coalition, Paul Kabeya Mukenge.
“Des violences ont été constatées. Et il y a aussi le problème des électeurs qui ne figuraient pas sur les listes, ce qui a créé d'autres sources de tensions.”
La CENI a déclaré qu'au moins 97 pour cent des 75 400 bureaux de vote avaient réussi à ouvrir.
Vote généralisé
Ce vaste pays d'Afrique centrale riche en minerais a organisé mercredi quatre élections simultanées pour choisir un président, des législateurs nationaux et régionaux ainsi que des conseillers locaux.
Environ 44 millions de Congolais – sur un pays de 100 millions d’habitants – étaient inscrits sur les listes électorales. Et plus de 100 000 candidats sont en lice pour différents postes.
Le président Félix Tshisekedi, 60 ans, brigue un second mandat dans un contexte d'années de croissance économique mais de faible création d'emplois et d'une inflation galopante.
Cinq candidats de l'opposition à la présidentielle, dont des personnalités Martin Fayulu et Denis Mukwege, ont rejeté la prolongation mercredi soir au motif qu'elle était illégale.
Dans une déclaration commune, ils ont appelé à de nouvelles élections.
Compter à l'avance
D'autres restent plus optimistes, comme Alain Shindano, président de la société civile urbaine de Bukavu, au Sud-Kivu.
“Certains prédisaient qu'il n'y aurait pas d'élections, mais elles ont bel et bien eu lieu”, a-t-il déclaré à RFI. “Je suis enthousiaste et je resterai ici jusqu'au petit matin, jusqu'au décompte et au résultat final.”
Dans certains bureaux de vote, il n'y avait aucun observateur.
“Nous avons besoin de transparence et de clarté des résultats”, a déclaré à RFI Kemy Manjata, 20 ans, alors qu'il participait au dépouillement mercredi soir.
“En ce moment, les jeunes de mon âge sont au lit, mais je suis là pour le bien de mon pays.”
(avec fils de presse)