Fêtes de fin d'année au Maroc : attention à l'alcool frelaté
Des personnes sont mortes après avoir consommé de l'alcool frelaté dans plusieurs villes marocaines, dont Ksar El Kébir et Meknès, ces dernières années. Et l'alcool frelaté servi dans les magasins agréés, les bars et les discothèques pourrait encore tuer cette période des fêtes, malgré la loi interdisant la vente ou la fourniture de boissons alcoolisées aux citoyens musulmans. Aux yeux de Bouazza Kherrati, présidente de la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC), les festivités du Nouvel An, accompagnées d'une consommation importante d'alcool de la part de certains citoyens marocains, suscitent des inquiétudes légitimes, car la consommation d'alcool contrefait ou périmé a récemment semé la mort parmi la population. Par ailleurs, les mesures prises par l'Office National de Sécurité Alimentaire (ONSSA) et les autorités compétentes ont porté leurs fruits, mais se sont révélées par la suite insuffisantes.
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Les boissons alcoolisées sont systématiquement soumises à un contrôle strict de la part de l'ONSSA et des autorités compétentes, a-t-il informé. Hespress, ajoutant qu'une vigilance accrue au niveau des unités de production, des points de passage et des points de vente dûment autorisés a “récemment conduit à la confiscation de quantités importantes d'alcool contrefaits ou périmés”. « Des campagnes sont régulièrement menées par les autorités compétentes pour résoudre ce problème. Cependant, des défis persistent, en particulier sur le marché informel et dans certains points de vente qui fonctionnent sans licence, obtenant souvent ces produits par le biais de la contrebande ou de la production locale », note Kherrati.
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Partant de ce constat, le président de la FMDC appelle les douanes à renforcer leur système de surveillance, en étroite collaboration avec les autres autorités de contrôle, et en impliquant activement le consommateur lui-même dans la lutte contre le trafic d'alcool. Elle invite le consommateur à jouer son rôle, même si la dénonciation des boissons alcoolisées contrefaites pose problème du fait de la législation. « Cette dynamique expose le consommateur à une contradiction entre une législation répressive et une réalité tolérante. Ainsi, il devient impératif de développer des mécanismes incitatifs favorisant la dénonciation des produits non conformes et contrefaits », suggère Kherrati.
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Notant également que certains consommateurs, confrontés à la pénurie ou à la hausse des prix des boissons alcoolisées, se tournent vers l'alcool de fabrication locale appelé « eau de vie », il recommande de réglementer la production d'eau de vie au Maroc, à l'image de « l'approche actuelle dans l'industrie du cannabis ». , pour contribuer à la génération de ressources financières grâce à l’exportation et à la protection des consommateurs contre les risques liés à une consommation non réglementée. »