Une militante ivoirienne luttant pour la liberté des femmes remporte le prix Simone de Beauvoir
Marie-Paule Djegue Okri, agronome et consultante en agroécologie de Côte d'Ivoire, a reçu le prix Simone de Beauvoir pour son travail en faveur de l'égalité des sexes. Ce prix, fondé à l'occasion du centenaire de la naissance de Beauvoir en 2008, est décerné à une personne ou une association qui défend et promeut la liberté des femmes.
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Okri a cofondé la Ligue ivoirienne pour les droits des femmes il y a quatre ans en réponse à la « mauvaise politique » et affirme que partout dans le monde, les femmes devraient avoir droit à la liberté.
“Les femmes de Côte d'Ivoire sont victimes d'une société patriarcale, du sexisme et des violences sexuelles, et elles ne sont pas représentées en politique”, a-t-elle déclaré mardi à Christophe Boisbouvier de RFI après avoir reçu son prix à Paris.
Les réalisations d'Okri incluent le développement d'une formation agricole pour les mères au chômage et peu alphabétisées dans les zones rurales.
Son travail porte également sur l'importance de l'éducation des jeunes filles en La Côte d'Ivoire communautés rurales, où la scolarisation est limitée.
“Les femmes de ces régions naissent avec l'idée qu'elles vont se marier. Les choses commencent à changer avec de nouvelles demandes et actions des ONG”, dit-elle.
Prendre le viol au sérieux
La ligue soutient également les femmes victimes de harcèlement sexuel et de viol, en mettant l'accent sur la réduction de la honte.
“Nous leur disons qu'ils ne sont pas responsables de ce qui s'est passé”, dit Okri, ajoutant que la société ivoirienne banalise souvent le viol.
La ligue encourage les femmes à porter plainte formellement contre leur agresseur pour « empêcher qu'un cercle vicieux ne se répète au sein de la société », dit-elle.
Bien qu’il ne soit pas encore impliqué en politique, Okri compte se présenter aux élections législatives de 2026.
Célébrer le défi
Le 2023 prix a été décerné à des femmes iraniennes luttant pour la liberté à la mémoire de Jina Mahsa Amini, décédée en détention après avoir prétendument enfreint le code vestimentaire iranien pour les femmes.
Pour protester contre la mort de Mahsa, les femmes iriennes ont brûlé leur foulard et sont apparues en public les cheveux découverts.
Cet article, initialement paru en français, est basé sur une interview de Christophe Boisbouvier.