Le destin brisé de Marouane, Marocain écrasé dans un tunnel franco-espagnol
Marouane a quitté sa Tétouan natale à l'âge de 18 ans pour rejoindre l'Espagne puis la France, plus précisément Paris où il a de la famille. Mais les choses ne se passent pas bien pour lui et il retourne en Catalogne, à Banyoles. De là, il s'est rendu à Gérone, passant des journées à dormir dans la rue ou dans des entrepôts abandonnés, avant de s'installer avec la famille d'un de ses amis, dans un village près de Gérone.
Le jeune homme a un casier judiciaire pour vol et ferait l'objet d'une procédure d'extradition, ce qui selon son entourage, l'aurait poussé à envisager de partir vers la France. Pour traverser illégalement la frontière, Marouane a choisi d'emprunter le tunnel transfrontalier, considéré comme l'un des itinéraires les plus risqués. En deux ans, au moins quatre migrants ont perdu la vie sur cette nouvelle route migratoire entre l'Espagne et la France, rapporte El Diario.
Le tunnel qui relie Portbou à Cerbère mesure huit mètres de large et est à sens unique. Mais « la visibilité n'est pas bonne et elle est parfois déroutante », explique David Cerdán, agent de maintenance à la SCNF, qui a appris l'incident par un ami pompier. Les autorités françaises n'ont donné aucune information sur l'accident qui a coûté la vie à ce jeune Marocain dont le corps sans vie a été retrouvé au petit matin du 5 janvier. Le tribunal de Perpignan a confirmé l'information.
Marouane était très apprécié de ses proches. Les témoignages affluent depuis l'annonce de sa mort. « Il reprenait sa vie en main. Le cours de pâtisserie était sa motivation quotidienne », explique Anna Llamas, l'assistante sociale en charge du programme municipal Sostre 360. Ses amis et ses proches lui ont rendu un dernier hommage le 12 janvier sur la Plaça del Vi de Gérone. Ils se souviennent de lui comme d'un homme souriant et charismatique. Le corps de Marouane a été rapatrié au Maroc le 17 janvier.