mangez en public, attention à la prison !
L'article 222 du Code pénal marocain criminalise la rupture du jeûne en public. Toute personne contrevenant à cette disposition est passible d'une peine d'emprisonnement de 1 à 6 mois, accompagnée d'une amende de 200 dirhams. De nombreux Marocains en ont payé le prix ces dernières années. Aux yeux de l'Institut Deleuze d'études politiques, cela constitue une atteinte à la liberté individuelle garantie par la Constitution. Il réclame la suppression de cette disposition et démarche oralement et par écrit les élus de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), du Parti du progrès et du socialisme (PPS), du Parti de l'authenticité et de la modernité (PAM). ) et le parti du Premier ministre Aziz Akhannouch, le Rassemblement national des indépendants (RNI), afin de lui prêter main forte. Mais eux, selon lui, sont restés silencieux.
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L'Institut s'est alors emparé des réseaux sociaux et a lancé la campagne « manger n'est pas un crime » qui n'a pas reçu l'approbation de tous. Certains critiquent la démarche, d’autres saluent l’initiative. Le militant Azzedine Sarifi a accusé ceux qui réclament la décriminalisation de vivre « en marge du peuple marocain » et de contribuer à la montée de l’islam politique et de la pensée extrémiste. L’article criminalisant la rupture du jeûne pendant le Ramadan est une disposition « ridicule », estime le militant Walid Al Najmi, ajoutant qu’il est « déraisonnable qu’une personne vivant dans un pays moderne soit punie pour avoir mangé pendant le Ramadan ».
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Selon les explications du directeur de l'Institut, il n'existe aucun texte coranique ou hadith du prophète Mohammad qui impose des sanctions à ceux qui n'observent pas le jeûne. Partant de ce postulat, il estime que les lois doivent protéger l'individu dans l'espace public et non l'inverse. Il justifie également son combat par le fait que la fermeture des restaurants et lieux de loisirs pendant un mois entier a un impact négatif sur l'économie marocaine, dont le tourisme constitue un segment important.